Né dans le canton du Valais, à Martigny en 1981, Yannick Ecoeur a grandi les skis aux pieds avant de se tourner vers le ski alpinisme, discipline dans laquelle il a brillé en tant que double champion du monde.
Douanier et sportif d’élite, il partage aujourd’hui son expertise en tant qu’entraîneur tout en rêvant d’accompagner l’équipe suisse aux JO de Milan-Cortina en 2026. Retour sur le parcours exceptionnel d’un passionné de montagne.
Un choix important pour son avenir.
Dès l’âge de 1 an et demi, Yannick Ecoeur découvre les joies de la glisse. À seulement 4 ans, ses parents l’emmènent déjà sillonner le vaste domaine des Portes du Soleil. Le ski devient rapidement son terrain de jeu favori, mais ce n’est qu’à 14 ans qu’un choix décisif s’impose à lui : persévérer dans le ski alpin avec l’espoir d’intégrer les meilleurs, ou se tourner vers un avenir plus sécurisé en entreprenant un CFC (Certificat Fédéral de Capacité). Yannick opte pour la seconde option, devenant menuisier tout en continuant à pratiquer intensivement la course à pied, notamment en montagne.

Sa passion pour l’effort en altitude le mène en 2000 aux Championnats du monde de course de montagne, une expérience marquante. La même année, il entame sa formation à l’école des gardes-frontières suisses. C’est dans ce cadre qu’une nouvelle discipline va bouleverser son parcours sportif : le ski alpinisme.
Le ski alpinisme : l’art de grimper pour mieux dévaler.
Le ski alpinisme, ou ski de randonnée alpine, est un sport qui combine montée et descente en terrain non aménagé. À la montée, les athlètes utilisent des peaux de phoque sous leurs skis pour grimper des pentes escarpées ; une fois au sommet, ils les retirent pour profiter de descentes techniques en hors-piste. Le matériel léger et polyvalent, combiné à un équipement de sécurité obligatoire (DVA, pelle, sonde), en fait un sport exigeant, mais terriblement grisant.

Parmi les compétitions les plus prestigieuses figurent la Pierra Menta et le Trofeo Mezzalama. Le ski alpinisme fera d’ailleurs son entrée aux Jeux olympiques de Milan-Cortina en 2026, ce qui suscite un engouement croissant pour cette discipline.
Une carrière d’élite en ski alpinisme.
C’est en 2003 que Yannick Ecoeur se lance dans la compétition. Ses efforts sont rapidement récompensés : dès 2005, il intègre l’équipe nationale suisse de ski alpinisme. Ses talents ne passent pas inaperçus et lui valent le statut de sportif d’élite tout en continuant ses missions de garde-frontière. Ce statut d’athlète-élite lui permet de jongler entre ses obligations professionnelles et sportives, une situation qui durera jusqu’à sa retraite sportive en 2019.

Durant ces années d’intense compétition, Yannick Ecoeur multiplie les performances remarquables. Il devient notamment double champion du monde en relais, en 2013 à Puy-Saint-Vincent en France et en 2017 à Piancavallo en Italie, des victoires gravées à jamais dans sa mémoire. Mais c’est lors de la Patrouille des Glaciers 2010 qu’il entre définitivement dans la légende, en devenant le premier avec ses coéquipiers à passer sous la barre des 6 heures.
De la compétition à la transmission.
Le désir de transmettre son savoir-faire s’impose naturellement. En 2015, il entame une formation d’entraîneur. Dès lors, il devient entraîneur adjoint de l’équipe suisse de ski alpinisme, consacrant entre 30 et 40 jours par an à cette fonction. Il encadre également Maximilien Drion, l’un des jeunes talents prometteurs de la discipline.
En 2019, il était pressenti pour reprendre l’équipe des Douanes de ski alpinisme, mais le projet est finalement annulé en raison de coupes budgétaires. Aujourd’hui, Yannick partage son temps entre son métier de garde-frontière, où il occupe le grade de caporal, et son rôle d’entraîneur.
Un rêve olympique.
Malgré les opportunités de devenir entraîneur à plein temps, il décline ces offres, invoquant des raisons familiales. Pourtant, une ambition reste présente : celle d’accompagner l’équipe suisse en tant qu’entraîneur lors des prochains Jeux olympiques de Milan-Cortina en 2026. Vivre l’esprit olympique, cette communion de la passion et de la performance, demeure pour Yannick Ecoeur un objectif ultime.

Le parcours de Yannick Ecoeur est un exemple inspirant de polyvalence et de persévérance, où la passion pour la montagne se conjugue à une carrière professionnelle riche en défis. Entre neige et sommets, ce passionné continue d’explorer de nouveaux horizons, toujours avec la même fougue qui l’animait enfant, arpentant les Portes du Soleil avec ses parents.
Texte : David Merken
Photos : Yannick Ecoeur