Chaque année, la Martigny–Mauvoisin attire des cyclistes amateurs passionnés venus de toute la Suisse romande et au-delà. En 2025, la course a pris un virage inédit en modifiant son parcours traditionnel pour s’achever non pas au barrage de Mauvoisin, mais à Bruson. Ce changement, motivé par des raisons logistiques, n’a pas entamé l’attrait de l’épreuve. Avec ses 26 kilomètres, cette version raccourcie conserve un profil exigeant et technique, particulièrement adapté aux grimpeurs confirmés.
Le départ est donné à Martigny, cœur dynamique du Valais, où les cyclistes s’élancent sur une portion plutôt roulante avant d’attaquer la montée continue vers Bruson, nichée à plus de 1000 mètres d’altitude. Le format plus court que la montée jusqu’au barrage classique a favorisé un rythme plus soutenu dès les premiers kilomètres, limitant les stratégies d’attente ou d’observation. Les coureurs devaient rapidement se positionner et imposer leur tempo, rendant la course particulièrement intense et spectaculaire.
Par David Merken
Darbellay seul au monde
Valentin Darbellay, né en 1997 à Liddes, membre de l’Elite Fondations Cycling Team, a dominé cette édition avec une facilité impressionnante. Dès le coup de pédale initial, il s’est porté en tête du peloton, imprimant un rythme élevé qui n’a laissé aucune chance à ses concurrents. Son expérience professionnelle lui a permis de doser parfaitement son effort, alliant puissance et endurance pour maintenir un avantage croissant tout au long de la montée.
En 50 minutes et 2 secondes, il a franchi la ligne d’arrivée à Bruson, établissant le meilleur temps de la journée et reléguant tous ses adversaires loin derrière. Sa victoire est également un signal fort pour les coureurs amateurs qui ont pu mesurer la différence de niveau entre le cyclisme professionnel et amateur. L’écart de plus d’une minute entre Darbellay et le deuxième démontre à quel point la maîtrise de l’effort, la condition physique et l’expérience font la différence dans ce type d’épreuve.
Martigny–Bruson : démonstration signée Darbellay
Derrière, la course continue
La deuxième place a été prise par Adrien Briffod, originaire de Vevey, en 51 minutes et 8 secondes, soit 1 minute et 6 secondes derrière le vainqueur. Briffod, qui n’est pas professionnel, a fait preuve d’une belle résistance et d’une gestion intelligente de la course. Son temps témoigne d’une performance solide, même si le gap avec Darbellay reste important.
Troisième, le Saint-Martinois Thibault Rossier (Team CSTR), a franchi la ligne en 52 minutes et 1 seconde. Sa montée régulière et sa constance dans l’effort lui ont permis de monter sur le podium, un résultat mérité après une belle bataille dans les derniers kilomètres. Rossier a réussi à garder une cadence soutenue et à contenir les attaques des coureurs qui le talonnaient.
Derrière ce trio, le reste des participants s’est disputé chaque mètre de la montée, dans des conditions souvent éprouvantes. La chaleur, le dénivelé et le bitume chaud ont mis à rude épreuve l’ensemble des concurrents, réduisant la marge de manœuvre et forçant à une gestion précise de l’effort. Chaque kilomètre avalé fut une bataille contre la fatigue, le souffle et la pente, renforçant la valeur de la performance des trois premiers.
La relève U19 pointe ses roues
Sur le même parcours que les adultes, la catégorie U19 a offert un spectacle prometteur, révélant les talents de demain. Deux jeunes coureurs se sont distingués : Max Gnädinger (VC Meilen) et Noah Beuggert (VCI International Brig), tous deux nés en 2007.
Ils ont réussi à boucler la montée en respectivement 56 minutes et 19 secondes pour Max, et un temps proche pour Noah, terminant ainsi la course en bonne position dans leur catégorie. Noah déclare « Je suis venu aider Max dans le plat, il a gagné, c’est le meilleur ! » Leur performance sur un parcours exigeant comme celui-ci atteste de leur potentiel et de leur sérieux dans la pratique du cyclisme.
Cette catégorie U19 est souvent le creuset où s’affinent les qualités nécessaires pour progresser vers le cyclisme élite. Le fait que ces jeunes aient pris part à la même course que les adultes montre leur volonté de se confronter à des conditions réelles, parfois difficiles, et de se forger une expérience précieuse.
Gnädinger–Beuggert : un tandem pour la gagne en U19
Ces résultats et cette organisation témoignent de la vitalité du cyclisme amateur valaisan et de la qualité de ses compétiteurs. La Martigny–Bruson 2025 aura marqué les esprits par la domination claire d’un professionnel, mais aussi par l’émergence d’une relève dynamique, prête à faire vibrer les prochaines éditions.
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