Après une première salve d’émotions relatée dans notre précédent article, ce deuxième volet revient sur les visages, les récits et les singularités qui ont ponctué l’édition anniversaire du semi-marathon Aigle–Leysin. Plus qu’une compétition, cette course révèle une mosaïque d’engagements personnels, d’objectifs variés, et de chemins de vie convergeant vers un sommet commun : la Berneuse.
Par David MERKEN
Thibault De Rijdt : calme, contrôle et victoire
Venu de Gembloux (Belgique), Thibault De Rijdt s’est imposé avec autorité sur le 21,1 km, bouclé en 1h59’06″, à un rythme moyen de 5’38″/km. Athlète du Team Triathlon Braine, il a fait preuve d’une gestion de course exemplaire : premier dès les premiers temps intermédiaires, il atteint la Berneuse (km 15.5) avec plus d’une minute d’avance, avant de terminer en relançant sur la section finale, pourtant exigeante.
Ce triathlète de 32 ans, habitué aux efforts longs et aux variations de terrain, a su dompter les 1650 mètres de dénivelé positif sans jamais se mettre dans le rouge. Il devance David Janin (Leysin) et Patrick Feuz (Lenk im Simmental), respectivement 2e et 3e avec seulement 23 secondes d’écart entre eux.
Une préparation olympique sur les hauteurs : Thibaut Métraux
Parmi les figures marquantes de cette édition 2025, Thibaut Métraux, spécialiste du patinage de vitesse longue piste, a profité du semi-marathon pour affûter sa condition estivale. Leysenoud d’origine, il est revenu sur ses terres d’entraînement d’enfance pour une préparation en altitude, bien différente de l’anneau de 400 mètres sur glace.
Engagé dans un double projet universitaire (UNIL) et sportif, Métraux a déjà un palmarès impressionnant : champion suisse de short track (2021 et 2023), 31e aux Mondiaux 2022, et 4e aux Jeux Universitaires 2022 sur 5000 mètres. Il poursuit désormais un objectif clair : une qualification pour les JO d’hiver de Milan-Cortina 2026.
Son passage à Aigle–Leysin illustre parfaitement l’utilité des courses de montagne pour compléter une préparation de haut niveau, diversifier les stimuli physiques et entretenir le mental.
Témoins d’un territoire : les voix locales
Dans l’esprit Aigle–Leysin, chaque dossard porte une histoire. Une vidéo tournée sur place donne la parole à quatre participants ancrés dans la région. Un organisateur-coureur engagé de longue date, une coureuse de ski-alpinisme, habituée des efforts en altitude.
Autre visage : une participante fidèle depuis plus de dix éditions, pour qui ce semi-marathon est devenu un rendez-vous incontournable du calendrier, porteur de souvenirs et de repères personnels. Enfin, un coureur en pleine préparation pour Sierre–Zinal, prévu quelques jours plus tard, explique comment cette montée sert de répétition générale à une autre grande classique des sentiers suisses.
Tous incarnent cette diversité de profils et de motivations qui font la richesse du semi-marathon. Car ici, la performance se conjugue avec la fidélité, la transmission, et l’amour du territoire.
L’esprit Aigle–Leysin, plus vivant que jamais
À la lumière de ces témoignages, une certitude se renforce : la trentième édition n’était pas qu’un symbole. Elle marque un tournant assumé, entre ancrage et renouveau. La course poursuit son chemin entre tradition montagnarde et adaptation contemporaine. Les athlètes d’élite y croisent les coureurs du quotidien, et la performance coexiste avec la fidélité et l’émotion.
À l’image de Thibault De Rijdt, vainqueur venu de Belgique, ou de Thibaut Métraux, sportif de haut niveau ancré dans la région, Aigle–Leysin reste un creuset d’histoires sportives. Chaque foulée gravie entre Aigle et la Berneuse prolonge une mémoire collective, et déjà, beaucoup se projettent vers 2026.
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Ce reportage a été réalisé en toute indépendance, avec du temps sur le terrain, du montage, et une vraie passion pour le sport local.
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