À 17 ans, Mathis Moser-Nicolet avance dans la vie comme sur le ring : avec rigueur, lucidité et sang-froid.
Entre les gants et les cahiers, il construit pas à pas un double projet exigeant, alliant performance sportive et réussite scolaire, sous le regard bienveillant d’un père devenu son premier soutien logistique.
Sur le ring, une intelligence de combat
Pour Mathis, la boxe n’est pas qu’un sport : c’est une passion viscérale.
« Ma principale motivation, c’est l’amour de la boxe, le fait de toujours pouvoir aller plus loin en me dépassant », confie-t-il.
Au-delà des coups, il y a le goût de l’effort, la stratégie, et cette adrénaline unique que seuls les combats procurent.

Sur le ring, il veut incarner un boxeur « déterminé et respectueux, qui donne tout sans jamais lâcher ». La défaite, dit-il, « se joue avant même le premier round ».
Face à des adversaires souvent plus expérimentés, le jeune athlète mise sur sa lucidité.
« Ma lecture du style de l’adversaire me permet d’identifier ses points faibles très vite », explique-t-il.
Jamais deux combats identiques, jamais un plan figé : Mathis adapte, ajuste, anticipe.
Et s’il devait résumer sa mentalité ? « Ne jamais reculer, toujours répondre. »
En dehors du ring, le contraste frappe : un garçon calme, poli, humble, « avec les pieds sur terre », comme il aime à se décrire.
Un père en coulisses, soutien sans faille
Michel Nicolet se définit avec humour comme « l’ouvrier de son fils ».
Un pilier discret, qui met tout en œuvre pour offrir à Mathis les meilleures conditions possibles, sans jamais empiéter sur son autonomie.
Chauffeur pour les déplacements et stages (jusqu’à Marseille), préparateur physique sur les trois semaines précédant chaque combat, facilitateur de contacts dans le milieu… il veille à tout, jusqu’aux repas et au sommeil.
« Mon rôle, c’est de poser un socle inébranlable, mais les choix lui appartiennent », souligne-t-il.
Car sur le ring, Mathis est seul maître à bord. Sa réussite, Michel la résume simplement : « discipline, travail, et force mentale ».
L’autonomie n’est pas qu’un mot. Le jeune boxeur gère lui-même son hygiène de vie, son emploi du temps, ses entraînements et ses études. Une maturité rare à son âge.
Un double projet, une trajectoire maîtrisée
La tentation du professionnalisme est bien là , mais Mathis avance sans précipitation.
La priorité ? Terminer la maturité gymnasiale, tout en continuant à progresser sportivement.
« Le diplôme, c’est une sécurité. Et ça m’aide aussi à garder l’équilibre », explique-t-il.
Cet équilibre, justement, est une quête quotidienne.
Une dispense d’éducation physique au gymnase lui permet d’aménager son emploi du temps, entre études, boxe et récupération.
Chaque semaine est un puzzle Ă organiser, entre rigueur et passion.
Autour de lui, les perspectives se dessinent. Mauro Martelli — cinq fois champion d’Europe professionnel — et l’entraîneur de Ryad Mehri comptent parmi les contacts privilégiés pour accompagner sa progression.
L’objectif est clair : intégrer progressivement les exigences du haut niveau, sans brûler les étapes.
Et si un jour la carrière devait s’écrire au-delà des frontières suisses, le père est prêt à suivre.

L’avenir en ligne de mire
Méthodique, réfléchi et habité par une volonté tranquille, Mathis Moser-Nicolet avance vers son rêve à son rythme.
Ni précipitation ni complaisance, juste la certitude que chaque round, qu’il soit sur le ring ou dans la vie, se gagne à la force du travail.
« La boxe m’apprend à me connaître, à rester calme dans la tempête », conclut-il, le regard clair et le poing sûr.
Texte : Stéfanie Rossier
Photos et vidéo : Michel Moser-Nicolet