Vidéo : Nadir Moussaoui, un entraîneur qui collectionne les titres

Nadir Moussaoui, vous étiez entraîneur de l’équipe féminine du Blonay Basket lors de leur accession au titre de championnes suisse en LNB en 2024. Une réussite dont vous êtes fier?

Oui bien sûr. Les filles ont couru après ce titre pendant plusieurs années. Elles étaient souvent dans les quatre premières du classement. Elles ont eu de la malchance. Les deux capitaines, Sarah Cavin et Noémie Horacsek, m’ont approché dès qu’elles ont su que leur coach allait arrêter. Je les avais déjà entraînées quelques temps durant la saison 2019-2020. Donc je les connaissais déjà et je savais comment elles fonctionnaient. On a vraiment monté une équipe pour faire le titre. On a été chercher une ancienne joueuse, Safie Tolusso, une fille qui a été professionnel en France. Et aussi Michaela Dubas, la conjointe de Jonathan Dubas, qui avait été pro en Suède. Donc avec deux joueuses de très haut niveau, on était obligés de gagner.

Vous avez quitté le banc d’entraîneur. Quelle est votre fonction actuelle au Blonay Basket?

On a créé une commission technique féminine. Le but est de développer le mouvement féminin pour qu’il soit aussi complet que le mouvement jeunesse masculin. J’ai donc raccroché mon sifflet, rangé mes stylos et je me suis mis dans cette commission technique. Après ce succès avec les filles en LNB, c’était le bon moment pour arrêter.

Est-ce que c’est une option pour Blonay d’avoir une équipe en LNAF?

Actuellement clairement non. Les joueuses majeures de l’équipe sont des joueuses qui ont joué en Ligue A, qui ont fait 4 à 5 entraînements par semaine, qui ont sacrifié leur vie de famille et sociale pour jouer à ce niveau. Maintenant elles ont plutôt envie de lever le pied mais aussi de prendre du plaisir à jouer ensemble. Au niveau de la LNB on peut faire des choses intéressantes, mais avec deux entraînements par semaine. Et derrière il n’y a pas un mouvement jeunesse qui serait prêt à jouer à l’échelon supérieur.

Est-ce que vous vous voyez coach d’une équipe de LNA? A Blonay ou ailleurs.

Je l’ai fait à l’époque. On a fait un titre avec Martigny, c’était il y a vingt ans. Ensuite j’ai été assistant à Monthey chez les hommes, aussi en Ligue A. Quatre ou cinq ans de très haut niveau, en travaillant à 100% à côté, c’était assez lourd. Donc, non, je n’ai plus envie et plus le niveau pour entraîner en LNA. J’ai de l’expérience dans la gestion du groupe et de la saison, je connais le basket et cela nous a aidé à obtenir le titre l’année passée. Mais les choses ont évolué. Dernièrement Vladimir Ruzicic, notre coach serbe pro, m’expliquait 3’500 choses qu’on ne faisait pas à l’époque.

Parmi la quarantaine d’entraineurs du Blonay Basket je ne vois qu’une femme. Elle est assistante. Comment expliquez-vous cette écrasante majorité d’hommes?

Ce n’est pas propre au club de Blonay. C’est certainement lié au partage des tâches et au rôle qui incombe aux femmes dans notre société. Les joueuses qui arrêtent fondent souvent une famille et n’ont pas le temps ou l’envie de s’engager pour entraîner. Mais on ne repousse personne. Actuellement nous cherchons des coach pour le mouvement jeunesse féminin mais on ne reçois que très peu de propositions de femmes.

Quel est votre parcours sportif? Je suppose que vous avez été vous-même joueur.

J’ai joué à Epalinges à l’époque de la promotion de la première Ligue à la Ligue B, contre Blonay d’ailleurs, ce devait être en 1993. On a fait quatre ou cinq ans en Ligue B et on est redescendus, par manque de moyens. Un sponsor nous a lâché et tout reposait sur les épaules de deux ou trois bénévoles qui se sont fatigués. Après une blessure au genou, j’ai eu la lourde tâche de reprendre l’équipe de Ligue B avec la mission de redescendre, et j’ai réussi! (rires) 

J’ai commencé le basket très tard, à seize ans. Je venais de l’athlétisme avec quelques titres suisses en sprint. J’ai donc une approche de l’entraînement en basket axées sur la performance physique. La planification et la préparation sont aussi très importantes pour arriver au bon niveau au bon moment. 

Après mes problèmes de genou j’ai voulu devenir entraîneur professionnel. J’ai repris des études en science du sport  dans une université aux Etats-Unis. En parallèle je suis devenu coach assistant dans une équipe universitaire. Ça m’a permis de beaucoup progresser dans mes connaissances de coaching. Mais je n’ai pas réussi à trouver un job là-bas, ils n’ont pas vraiment besoin d’entraîneurs suisses (rires). Mais ce sont des connaissances que je peux mettre en pratique ici, même si la structure d’une équipe universitaire n’a rien à voir avec celle d’un club. Chez nous la structure du club repose sur des amateurs et des bénévoles. Et le financement est aussi très différent. De retour en Suisse j’ai repris l’équipe féminine de Martigny en Ligue A avec un titre la deuxième année. J’ai donc surfé sur de bons résultats, en toute modestie.

Propos recueillis par: Gilles Scherlé

Vidéo : David Merken

Crédit photos : Blonay Basket

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