Le jeune homme vient de terminer son apprentissage de mécanicien en cycles chez Vélomania à Conthey. Pour ce passionné de vélo et de sensations fortes, le rêve ultime serait de décrocher un contrat dans une équipe professionnelle.
Un passionné de vélo.
Après sept ans de VTT dans le Val d’Anniviers, surtout au Bike Parc de St-Luc, Urien s’est mis à l’enduro. Des amis l’ayant initié, il a tout de suite aimé partir à l’aventure sur deux roues à la recherche de passages et de coins aux dénivelés effarants. Ce sport à haut risque et rempli d’adrénaline a plu au Sierrois qui en a fait son sport de prédilection. « Pour le moment, ma plus grosse journée, c’était 2500m de dénivelé en sept heures ». En dehors de l’enduro, il pratique la randonnée, la peau de phoque et le freeride. Afin de mettre toutes les chances de son côté, il évite de faire la fête trop souvent.
Son patron souhaite l’embaucher pour la suite de sa carrière. Les plans d’Urien sont de travailler à 70 % afin de s’entraîner à 30 % pour s’aligner aux côtés des meilleurs durant les années à venir.

Le goût du risque.
L’enduro est un sport aussi technique que physique. Il faut oser dévaler les pentes à toute vitesse pour remonter et tenir physiquement la durée de la course ainsi que les obstacles et les sauts à surmonter.
Il faut savoir choisir ses lignes et gérer les « roc garden », champs de cailloux à traverser à vélo. La moindre erreur peut être fatale et les blessures sont courantes. « L’année passée, j’ai eu quatorze fractures et un pneumothorax à la suite d’une mauvaise chute. La remise en forme était longue, surtout que je revenais enfin à la compétition après ma déchirure des ligaments du doigt quelques semaines auparavant ». Après une bonne récupération et un camp d’entraînement en Italie avec la fédération valaisanne de cyclisme, le coureur est prêt pour cette saison 2024.

Une adversité féroce.
L’enduro étant un sport peu connu et peu médiatisé, les athlètes ne roulent pas sur l’or. Il est difficile de trouver des sponsors, une équipe ou un club qui vous soutiennent et vous permettent d’enchaîner les weekends de compétitions. Les teams professionnels se retirent et les athlètes se retrouvent sans rien. « L’ambiance est plus fermée et compétitive comparée à la descente. Chacun fait sa course et reste dans son coin. Chaque team pour soi et le jugement est très présent. »
Si l’atmosphère qui règne ne semble pas très conviviale, le spectacle, lui, est toujours au rendez-vous.

Le début d’un beau palmarès.
Pour les coupes suisses de DH, Urien compte les podiums. Deuxième au Hot Trail de St-Luc en 2021, il réalise le même exploit à la Berra en 2022.
Pour les coupes suisses enduro, Urien termine 5e SES à Loèche en 2023. Les autres courses amènent de meilleurs résultats, 3e au Rock the Besso en 2022 et 2e sur la même piste l’année dernière. Cette année, il gagne aux enduro series à Valdilana.
Côté coupes du monde, le jeune homme arrache la médaille de bronze à Crans Montana en 2022 et une belle 4e place cette année à Aletsch.
Objectifs.
Après sa blessure, Urien avait comme premier objectif de se reconstruire physiquement et mentalement avant la saison 2024. « Je suis déjà très content, car à la suite de mes entraînements depuis novembre, ma condition physique s’est améliorée et je me sens bien sur le vélo. »

Pour le long terme, il espère décrocher un Top 10 aux courses de coupe du monde (EDR), un Top 3 aux courses de DH (Hot Trail) et des Top 5 aux courses du championnat suisse (SES). Le but est aussi d’éprouver du plaisir à rouler et de finir la saison avec le moins de blessures physiques et de casses matérielles.
Le Graal serait d’intégrer un team professionnel, ce qui lui permettrait de vivre de sa passion aux côtés de ses riders favoris et de découvrir le monde à travers les compétitions.
Photos : Urien Minuty
Texte : Amaëlle Caloz