La jeune cavalière de Fully a choisi de concourir pour sa deuxième patrie, l’Espagne. Double nationale Lucie Moreillon rêve de participer aux Jeux Olympique de 2028. Elle met toutes les chances de son côté en ayant rejoint l’équipe d’Espagne.
Une double vie.
Lucie Moreillon est une jeune cavalière de Fully. Elle pratique le dressage hippique depuis seize ans et cela fait maintenant huit ans qu’elle participe aux compétitions. Cette discipline, peu connue, a tout de suite plût à la jeune femme. À douze ans elle a acquis son premier poney, Night Life avec lequel elle a participé à ses premiers concours et est entrée dans l’équipe suisse en 2016.
Toute la concentration du cheval et de la cavalière.
Photo: Lucie Moreillon
A seize ans, les athlètes sont obligés de passer d’un poney à un cheval, c’est pourquoi elle achètera sa première jument Lady Diamond. Malheureusement elle devra s’en séparer. Son cheval, Rivan qui a 13 ans, est son compagnon de route pour ses succès les plus proches et son poulain, Fosaydon Mill D’Arx le sera pour les prochaines années de compétition d’ici plus ou moins cinq ans. A côté de son plan d’entraînement, de celui de son cheval et de ses soins, Lucie travaille chez Probatec, à Monthey afin de finir son stage MPE. Elle a droit à des aménagements au vu de son emploi du temps chargé «je remercie mes patrons de me permettre de finir ma formation et vivre mon rêve.»
Tout est dans l’élégance et la grâce.
Photo: Lucie Moreillon
Une vie au galop.
L’athlète fait encore partie de la catégorie «jeunes cavaliers» (jusqu’ à 21 ans). L’année prochaine elle sera en U25. Elle est coachée par un entraîneur allemand avec lequel elle travaille surtout par vidéo. Elle gère seule la fatigue de son cheval, son programme personnel et physique. Lucie va en salle de boxe et s’occupe de ses chevaux à l’écurie ! Elle veille à éviter les blessures «car sans cheval, je suis à pied». De plus, le contrôle vétérinaire d’avant les concours, l’oblige à être présente dès le jeudi auprès de ses chevaux. Elle doit donc s’arranger au travail afin de pouvoir y participer.
Détentrice d’un titre de championne romande, Lucie et son cheval Rivan ont aussi obtenu une médaille de bronze aux championnats espagnols. Ils ont participé à leur premier championnat d’Europe et sont pour le moment, 29e du classement mondial.
L’anecdote de Lucie et Rivan.
Il leur est arrivé une sacrée aventure lors des Masters de sélection pour le championnat d’Europe en Espagne. Pendant que Lucie et Rivan présentaient leur chorégraphie devant les juges (2 à 5 juges selon les compétitions), la cavalière qui s’échauffait à côté d’eux, a perdu la maîtrise de son cheval. Elle a chuté et son compagnon est parti au galop en direction du carré d’examen.
Heureusement, un ami de Lucie a pu rattraper l’animal à temps. Rivan n’a pas bougé et ne s’est pas déconcentré. Lucie est restée calme et a mené sa monture jusqu’ au bout de son programme. Ce qui lui a permis de remporter le titre.
Le sourire après une victoire méritée.
Photo: Lucie Moreillon
Courir pour l’Espagne.
Possédant la double nationalité, Lucie a fait partie de l’équipe suisse mais court désormais pour nos voisins espagnols. En effet, ces derniers sont beaucoup plus nombreux que les suisses dans cette discipline. L’équitation fait partie de leur culture «il y a autant d’hommes que de femmes car c’est une fierté de monter à cheval». Elle affirme apprendre beaucoup en Espagne et ne regrette pas son choix. «Nous sommes plus mélangés, hommes, femmes, jeunes et expérimentés se retrouvent pour échanger. C’est enrichissant de pouvoir échanger avec autant d’athlètes.»
Les JO, le rêve et le travail d’une vie.
La carrière d’un cavalier est longue. La fulliéraine a encore une bonne marge de progression. Ses objectifs pour cette année 2024 sont un podium au championnat espagnol, le championnat d’Europe en Autriche et surtout sa préparation pour son entrée chez les U25. À long terme, Lucie rêve des Jeux Olympique «ce sera certainement serré pour 2028 mais c’est mon objectif, sinon ce sera ceux de 2032 ».
Lucie et Rivan commenceront la saison le 14 mars à Ornago, en Italie.
Texte: Amaëlle Caloz