Dans la famille Bonzon, le sport se pratique de père en filles. C’est sur les patins que Perrine, l’une des quatre filles de la fratrie, s’épanouit dès l’âge de quatre ans sur la glace de Villars.
Aujourd’hui, elle devient la première femme Head coach de l’équipe national féminine de Street Hockey.
Depuis son enfance, la Villardoue baigne dans un univers plutôt masculin. À l’époque, les équipes féminines sont rares, voire inexistantes. Perrine explique : « L’histoire de mon enfance est intimement liée au HC Villars. Mon papa, ancien joueur, champion suisse avec le HC Villars et membre de l’équipe nationale, m’a transmis sa passion. Nous n’étions que quelques filles dans le mouvement junior. C’est vrai que nous étions un peu des pionnières dans ce milieu. »
Perrine avec son papa et son fils.
Ouvrir la voie
Grâce à une volonté inébranlable, la jeune hockeyeuse gravit les échelons. Elle fait partie des sélections romandes, des sélections suisses et évolue dans plusieurs championnats. De retour à Villars, Perrine joue avec l’équipe féminine créée pour le 100ᵉ anniversaire de son club de cœur. L’équipe arbore un maillot spécialement conçu pour l’occasion et participe à la promotion du championnat romand. « C’étaient mes plus belles années de hockey ! Pouvoir finir ma carrière à la maison, c’était fantastique ! » confie-t-elle.
Encouragée par l’entraîneur Andrzej Svitac, Perrine décide alors de se consacrer à la formation des jeunes. Elle obtient les certificats Jeunesse et Sport et devient entraîneur à son tour. Ainsi elle a transmis sa passion contagieuse à de nombreux enfants dont à son fils Jérémy qui évolue cette saison en U20 Top au HC Valais Chablais Future de Martigny. En 2019, elle décide de faire une pause : « J’avais besoin de faire autre chose. » explique-t- elle.
Du hockey au street hockey
La Vaudoise avait déjà testé le in-line, mais elle n’avait jamais pratiqué le street hockey. « Ce sont les enfants de mon ami qui pratiquent ce sport au SHC Martigny. J’ai été voir leurs matchs et j’ai rencontré le président, Nicolas Waridel, qui m’a demandé si je pouvais donner un coup de main. J’ai accepté, mais je ne voulais pas m’engager sur du long terme. » La Chablaisienne s’est alors investi pour les entraînements un soir par semaine avec les M-18.
Perrine sur la glace avant de se tourner vers le Street Hockey
De fil en aiguille, elle se retrouve à coacher des matchs à l’extérieur. « Il manquait de bénévoles au sein du club, alors mon ami et moi étions contents de pouvoir aider. » En fin de saison l’an passé le club lui demande si elle a envie de continuer de coacher les M-18, rôle qu’elle accepte avec enthousiasme, «j’ai toujours du plaisir à évoluer avec les gamins et de les encourager !», avoue t’elle.
La récompense
Lors d’un match à l’extérieur, Perrine rencontre Oliver Schawohl, le manager général des équipes nationales de street hockey. Il lui propose de postuler au poste d’entraîneur de l’équipe nationale féminine. Très vite, la Villardoue décroche le poste : « C’est vraiment un honneur, mais je voulais prendre le temps de réfléchir, notamment par rapport à mes deux enfants. C’est un beau challenge qui me mènera au Championnat du Monde à Ostrava en 2026. Mais avant d’accepter, je voulais être certain d’avoir le soutien de mon entourage. ».
Les Objectifs
Heureuse de pouvoir redonner ce qu’on lui a offert en tant que joueuse, Perrine explique qu’elle n’avait pas particulièrement l’ambition d’entraîner une grande équipe : « Il faut être sûre de soi, car on va quand même au Championnat du Monde ! » sourit-elle. Toutefois, elle se dit sereine par rapport à ce poste parce que « Je suis bien entourée et soutenue. » Elle tient spécialement à remercier son papa : «c’est grâce à lui que j’en suis là, il a cru en moi.»
Perrine Bonzon la nouvelle Head Coach de l’équipe féminine Suisse de Street Hockey
Le mot de la fin
« Les étoiles se sont alignées… et un poste de Head Coach nationale, ça ne se refuse pas ! »
Texte : Julie Delattre
Photos : Archives de Perrine Bonzon