Originaire du canton de Vaud, Rémi Benamo, jeune freerider de 23 ans, a développé sa passion pour le ski et le snowboard dès son plus jeune âge sous l’influence de ses parents qui possédaient un chalet dans le Val d’Anniviers. L’exploration du magnifique domaine freeride de Grimentz-Zinal en hiver l’ont conduit à entrer dans le monde de cette discipline exaltante et la pratiquer en compétition. En 2023, il termine 5ème du FWT Challenger.
Planete-Sports (P-S): Qu’est-ce qui t’a attiré dans le snowboard freeride et comment as-tu commencé à pratiquer ce sport en compétition ?
Rémi Benamo (RB): Dans le freeride, ce que j’apprécie le plus c’est l’entente qu’il y a entre les riders ainsi que la liberté et la créativité dont on peut faire preuve dans le choix de la ligne. J’étais depuis tout jeune et chaque week-end sur les pistes de Zinal et Grimentz car mes parents avaient un chalet dans le Val d’Anniviers. Lorsqu’en 2014, le magasin SB sport à Gland propose de me sponsoriser pour participer aux compétitions, je n’ai pas hésité une seconde. En 2015, j’ai commencé la compétition à ski. Mes résultats n’étaient pas mauvais pour mon âge, mais je n’étais pas satisfait alors l’année suivante, je me lance en snowboard et là, je termine champion suisse et second de la région Europe-Océanie. J’ai donc continué en snowboard.

Matéo Giraud
P-S : Comment gères-tu la notion de sécurité dans ta pratique du snowboard freeride ?
RB : Je pars toujours avec le matériel nécessaire à la pratique du freeride soit : un DVA, une pelle, une sonde et mon airbag. Avant de partir, je m’informe du bulletin d’avalanche et des rétrospectives météorologiques afin de connaître au mieux la qualité du manteau neigeux. De plus, je me forme avec des guides et je m’entraîne régulièrement à faire de la recherche en avalanche. Il existe plusieurs training center, dont un à Zinal et j’y vais souvent. Il y a plusieurs formations possibles en Suisse comme à l’étranger. Le français Victor Daviet par exemple, organise dans plusieurs pays d’Europe les « Safety shred days » afin de former le plus de personnes possible, jeunes ou adultes, débutants ou déjà expérimentés. C’est important d’être au clair avec ce qui touche à la sécurité.
P-S : Comment te sens-tu en entrant dans la ligue professionnelle et quelles sont tes attentes
pour ta première saison ?
RB : Je me sens prêt. Ayant terminé 5ème du FWT Challenger la saison dernière, je suis confiant et très motivé. Mon but est de présenter ce que je fais de mieux et d’arriver content en bas de mon run. Je veux pouvoir me dire : « Là, je suis à mon max. » Cette année, je veux essayer de monter sur le Freeride World Tour (Championnats du monde de freeride).

Photo: Mateo Giraud
P-S : Quels sont les défis spécifiques auxquels tu fais face en tant que jeune compétiteur dans
une ligue dominée par des athlètes expérimentés ?
RB : Pour faire des bons résultats dans les compétitions de freeride, il faut commencer à montrer une part de freestyle dans les choix de ligne. C’est-à-dire faire des figures telles que des 360 ou backflips sur des cailloux que nous n’avons jamais sautés auparavant. De ce côté, j’ai encore beaucoup à apprendre. Les concurrents avec un passé de freestyler auront sans doute plus de facilité que moi.
P-S : Peux-tu nous parler de ta routine d’entraînement et de la manière dont tu te prépares
pour des compétitions ?
RB : Pour ce qui est de la préparation en hiver, je n’ai pas de coach. Le monde du freeride est encore assez restreint, il n’y a pas beaucoup de centres d’entraînement ou de clubs. Il commence à y en avoir du côté de Verbier mais rien proche de chez moi. Pour m’entraîner, je vais donc avec des amis faire du freeride et on se pousse et corrige mutuellement. Par exemple, je sais que je dois améliorer mon côté freestyle donc je passe un peu plus de temps dans les snowparks et à chaque fois que je vais faire du snowboard, j’essaie de faire le plus de figures possibles sur des cailloux. En été, je fais beaucoup de vélo et j’essaie de garder une bonne condition physique. Juste avant l’hiver, je fais un peu de renforcement plus spécifique pour le snowboard afin d’être prêt dès l’ouverture de la saison hivernale.
P-S : Quels sont tes objectifs à court et à long terme dans le snowboard professionnel ?
RB : Mon premier objectif est de me qualifier pour le FWT Challenger qui débutera en mars. Si je suis qualifié, alors mon objectif sera de me qualifier pour le FWT 2025.
P-S : Comment gères-tu la pression et les attentes liées à la compétition à un niveau
professionnel ?
RB : Je n’ai jamais eu vraiment l’esprit de compétition. Pour moi une compétition de snowboard freeride est comme un show. Mon but est de faire rêver les gens qui regardent et de prendre du plaisir. Pour gérer la pression, je me mets dans ma bulle et imagine faire le run dont je serai fier.
P-S : As-tu un modèle ou une inspiration dans le monde du snowboard ?
RB : Je n’ai pas vraiment de model, je pense se sont mes amis qui m’inspirent le plus et qui me motivent.
P-S : Comment envisages-tu l’évolution de ta carrière dans les prochaines années ?
RB : Les prochaines années, je vais faire tout mon possible pour atteindre le FWT. Si je vois que ça ne fonctionne pas, j’essaierai de faire plus de films de snowboard et des projets hors du commun pour continuer à faire ce que j’aime.
P-S : Enfin, quels conseils donnerais-tu aux jeunes qui souhaitent suivre tes pas dans le
snowboard professionnel ?
RB: S’entourer des bonnes personnes, rester motivé, aller le plus souvent possible dans la neige et prendre du plaisir.
Entretien: Iris Curdy
Photo du haut de page: Noé Kaech