Un anniviard qui rêve de gagner le slalom d’ Adelboden.

Du haut de ses vingt ans, Damien Revey skie depuis sa plus tendre enfance. Il a gravi tous les échelons sans griller les étapes. Aujourd’hui il vient de faire deux podiums dans des courses FIS et même participé à deux coupe d’Europe. Entretien sans filtre.

Planète-Sports (PS): Damien, peux-tu résumer ton parcours de skieur jusqu’ à aujourd’hui ?
Damien Revey (DR): Habitant Mayoux, dans le Val d’Anniviers, j’ai commencé le ski dès l’âge de 2 ans sur les pistes de Grimentz. J’ai naturellement suivi les traces de mon frère qui faisait déjà de la compétition. D’abord j’ai débuté au Ski Club Grimentz, puis le Ski Team Anniviers de 9 à 12 ans. J’ai ensuite intégré Ski Valais de 12 à 16 ans. Lors de ma dernière saison en U16, j’ai eu la chance de participer à 2 courses internationales. Une très belle expérience et des moments qui resteront gravés en moi pour toujours.

Avec son frère Guillaume Lors du championnat Suisse U16 2019 à Beckenried

Photo: Damien Revey

En 2019, je suis sélectionné au NLZ à Brigue avec 4 autres skieurs nés en 2003. Je participe ainsi à des courses FIS internationales en Suisse et dans les pays voisins. Je m’y sens de plus en plus à l’aise et même réussi des podiums en slalom, qui est ma discipline préférée et celle où je me distingue le plus. J’ai participé à 2 coupes d’Europe où le niveau est très élevé.

PS : Quel a été le moment le plus marquant de ta jeune carrière de skieur ?
DR : Sans doute mon premier podium en FIS sur la face de Bellevarde à Val D’Isère. Une grande satisfaction après tant d’années de travail et d’efforts, que ce soit sur les skis ou à la salle de sport. Le matin de cette course, je prenais des photos depuis le départ à la reconnaissance car je me rendais compte de la chance que j’avais de participer à ces courses et de pouvoir jouer devant. En terminant 3ème, c’était comme un déclic. Je me suis dit :« Ah, tu vois que tu peux aller chercher des podiums ! »
J’espère pouvoir gagner des courses FIS à l’avenir pour baisser mes points et participer de plus en plus à des coupes d’Europe avec des meilleurs dossards afin de pouvoir aller chercher des points dans le Top 30.

Lors de la Finale du Grand Prix Migros en 2012

Photo: Damien Revey

PS : Comment gères-tu la transition à la catégorie adulte ?
DR : La transition se fait progressivement. Il faut savoir être patient et donner le meilleur de soi à chaque course. On ne peut pas aller à 99% dans ces courses car le niveau est très élevé et la concurrence très forte.

PS : Comment s’est modifiée ta routine d’entraînement et de préparation pour la coupe d’Europe?
DR : Il n’y a pas grand-chose qui change en réalité. C’est juste plus stimulant de s’entraîner avec des athlètes de classe mondiale comme Tanguy Nef ou Sandro Simonet.

PS : Comment gères-tu la pression et les attentes liées à ta participation à des compétitions de niveau mondial ?
DR : La pression, j’essaie de l’évacuer au maximum lors de mes courses. C’est un travail qui se fait déjà depuis de nombreuses années et qui devient de plus en plus une habitude. Cela s’acquiert avec l’expérience, au fil des courses.

PS : Quels sont tes objectifs pour cette saison ?
DR : J’aimerais d’ici la fin de la saison, aller chercher quelques victoires lors des courses FIS pour monter dans les cadres de Swiss Ski.

PS : Y a-t-il un skieur en particulier que tu admires ou que tu considères comme un rival?
DR : J’admire Clément Noël. Je m’inspire beaucoup de sa manière de skier et de sa façon d’appréhender les courses.

PS : Quelles sont les personnes qui t’ont le plus soutenu dans ta carrière de skieur ?
DR : Se sont sans doute ma famille et mes amis avec lesquels j’échange beaucoup sur mes courses. J’ai aussi eu la chance d’avoir des entraîneurs avec lesquels je me suis très bien entendu et qui m’ont toujours soutenu.

Sur la 3e marche du podium du championnat Suisse de slalom U21

Photo: Damien Revey

PS : Quels ont été les principaux défis ou moments de doutes que tu as dû surmonter pour arriver à ce niveau ?
DR :
Garder la motivation, dépasser ses limites jusqu’ à se faire « mal » à l’entraînement, ne pas lâcher lorsqu’ on dépasse sa zone de confort… sont les principaux défis à relever. Il faut un caractère fort et une bonne dose de persévérance pour accomplir ces entraînements difficiles. Il y a bien sûr aussi des moments de doute tout au long d’une carrière, des moments où on songe à tout arrêter pour vivre la vie « normale » d’un jeune adulte. Mais je pense qu’à chaque fois que je suis au départ des courses avec l’adrénaline, je me rappelle pourquoi je m’entraîne durant l’été. C’est un sentiment que je ne vivrai sûrement que dans mon sport car c’est quelque chose d’unique d’être seul face à la piste avec le stress et le plaisir qui t’envahissent en même temps.

PS : Comment réagis-tu face aux échecs et aux déceptions ?
DR :
Lors d’échecs j’essaie de passer vite à autre chose, je les supprime de ma tête en passant du temps avec mes amis lorsque je vais faire du hockey ou d’autres sports avec eux. C’est mon remède lors des moments plus difficiles, ils me permettent de penser à autre chose. Et surtout, j’arrive souvent à relativiser et à me dire que dans la vie, des gens passent par des épreuves bien plus difficiles, à commencer par ceux qui n’ont même pas la chance de manger tous les jours ou de simplement marcher.

PS : Quels sont tes rêves et objectifs à long terme dans le ski ?
DR :
Mes objectifs à long terme sont de pouvoir participer à des courses de coupe du monde et d’en faire mon métier. Je ne pense pas encore à des podiums ou des courses en particulier où j’aimerais briller, mais si j’en ai une que j’aimerais gagner un jour, ce serait sans doute le slalom d’Adelboden.

PS : Comment envisages-tu ton évolution dans le ski de compétition dans les années à venir ?
DR :
Je pense avoir encore beaucoup de choses à apprendre et à améliorer pour arriver à mon meilleur niveau. J’espère poursuivre sur une progression constante comme actuellement et surtout, éviter la blessure.

Lors d’une course FIS à Abetone en Italie

Photo: @Carpe Diem Studio


PS : Quels conseils donnerais-tu à de jeunes skieurs qui aspirent à atteindre le niveau professionnel ?
DR :
Avant tout, de prendre un maximum de plaisir dans la pratique de son sport. Sans cela, sans avoir les yeux qui pétillent à chaque moment, alors cela ne vaut même pas la peine de commencer. Ensuite, de considérer cela aussi comme une école de vie. On apprend à être rigoureux et très droit dans ce que l’on fait et cela nous sert pour la suite de notre vie, c’est certain.

PS : Quel serait à ton avis ce qui caractériserait ton grain de folie ? Et le meilleur atout de ton caractère ?
DR : Mon grain de folie serait sans doute le fait que je ne me prends pas toujours au sérieux et j’essaie de garder cette âme d’enfant en moi. Le meilleur atout de mon caractère est mon état d’esprit. Je ne suis pas quelqu’un qui baisse les bras facilement.

Pour conclure:<< j’avoue que je ne pensais pas en arriver là dans ce sport. Je suis très fier d’être passé par des moments difficiles et d’avoir su y répondre. Je me considère chanceux de pouvoir pratiquer ce sport depuis ma jeunesse et d’avoir une vallée qui s’intéresse beaucoup au ski et à mes résultats. Je ne les remercierai jamais assez pour tout le soutien et les gentils mots qu’ils sont nombreux à avoir eu à mon égard.>>

Entretien: Iris Curdy

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