Une enfance entre ski et football.
Né en 1959 à Troistorrents dans le Val d’Illiez, Paul-André Dubosson grandit dans une famille passionnée par la montagne. Son père, skieur aguerri, lui transmet très tôt cet amour pour les sports d’hiver. Paul-André pratique aussi bien le ski que le football durant sa jeunesse, se partageant entre les pentes enneigées et les terrains de football. C’est pourtant vers le ski qu’il finit par se tourner, poussant cette discipline bien au-delà d’un simple loisir.
Compétiteur précoce.
Rapidement, Paul-André se fait remarquer dans le milieu du ski. Il décide de se consacrer pleinement à la compétition et intègre les circuits professionnels. À 23 ans, après plusieurs années de compétition, il participe à la Coupe du monde, où il brille en tant que technicien, spécialisé dans le slalom. Malgré une carrière prometteuse, il décide d’arrêter la compétition pour explorer d’autres horizons.
Une expérience formatrice aux États-Unis.
Après avoir mis un terme à sa carrière de skieur professionnel, Paul-André s’envole pour le Colorado aux États-Unis. Il y voit une occasion de perfectionner son anglais, une langue qu’il juge essentielle pour son avenir. Là-bas, il fait ses premiers pas en tant qu’entraîneur, un rôle qui lui permet de rester connecté à sa passion. C’est également au Colorado qu’il rencontre Annelise Coberger, une skieuse néo-zélandaise de grand talent, qui l’incite à envisager une nouvelle aventure à l’autre bout du monde.
Entraîneur de l’équipe Suisse féminine.
Photo : Archives
Une brève aventure néo-zélandaise.
Séduit par une opportunité en Nouvelle-Zélande, Paul-André accepte de devenir entraîneur de l’équipe nationale de ski. Malheureusement, son aventure avec cette équipe est de courte durée, car après seulement deux semaines, il réalise que les moyens financiers de la Fédération sont insuffisants pour le rémunérer correctement. Déçu, mais déterminé, il rentre en Suisse.
L’ascension en tant qu’entraîneur en Suisse.
De retour au pays, Paul-André reçoit une proposition de la Fédération suisse de ski, juste après les Championnats du monde de Crans-Montana, pour encadrer les équipes techniques féminines. Il accepte avec enthousiasme et prend en charge l’entraînement de ces athlètes de 1987 à 1995. La légende veut qu’il ait été l’entraîneur particulier de la célèbre skieuse Vreni Schneider, mais Paul-André réfute cette idée. Il déclare : « J’encadrais la totalité de l’équipe des techniciennes, dont Vreni faisait partie au même titre que les autres. Je précise, que si effectivement j’avais été l’entraîneur particulier de Vreni, elle aurait gagné davantage de trophées. »
En 1995, il fait une confidence à Vreni : « Si cette année, on gagne la Coupe du monde, j’arrête. » Ce à quoi la skieuse répond avec détermination : « Si tu arrêtes, j’arrête. » L’équipe remporte la Coupe du monde, et Paul-André tient parole. Pour lui, le ski devenait trop professionnel, avec des voyages incessants, et il souhaitait voir grandir ses enfants plutôt que de parcourir le monde.
Avec Vreni Schneider la grande championne de ski
Photo : Archives
Une reconversion dans le football.
À partir de 1996, Paul-André Dubosson devient directeur technique du FC Sion. Un poste inhabituel pour un ancien skieur. Il explique cette transition en affirmant qu’étant jeune, il avait suivi une formation en ski, mais également en football. Il précise que l’entraînement physique des skieurs est bien plus intense que celui des footballeurs. Grâce à son expérience dans le sport de haut niveau, il n’a eu aucun mal à évaluer les performances des entraîneurs et des joueurs du club. Durant cette période, il se distingue également par son implication dans le recrutement, bien que la décision finale revenait toujours au président du club, Christian Constantin. Cette période footballistique dure jusqu’en 2000.
Un nouveau défi : le contrôle antidopage.
De 2000 à 2012, Paul-André occupe un poste de contrôleur antidopage basé à Berne, où il supervise des contrôles dans tous les sports, principalement en Suisse, mais aussi à l’international une fois par mois. Toutefois, des divergences de vues sur les modes opératoires des contrôles apparaissent. Il critique le fait que certains tests soient réalisés à des moments inopportuns dans la préparation des athlètes, ce qui, selon lui, en diminue l’efficacité. Ces divergences ne cessant de s’aggraver, il est licencié en 2012.
Lors d’un des nombreux contrôles antidopage qu’il a effectués.
Représentant en vins : une nouvelle aventure.
Après son départ du contrôle antidopage, Paul-André se lance dans une nouvelle carrière, cette fois-ci dans le commerce de vins. De 2012 à février 2024, il représente la maison Provins, une entreprise viticole en Valais. Il se spécialise dans les ventes aux hôteliers et restaurateurs, un secteur passionnant, mais où les difficultés sont nombreuses. « Beaucoup de gens aiment déguster de bons vins, mais payer pour les acheter, c’est autre chose », confie-t-il avec une pointe d’ironie. Néanmoins, il prend plaisir à maintenir un contact régulier avec les clients.
La retraite et les projets personnels.
En février 2024, Paul-André Dubosson prend sa retraite après plus de dix ans dans le commerce du vin. Désormais, il consacre son temps à des projets personnels, notamment à la restauration de sa maison, qu’il n’avait pas eu le temps de rénover durant sa carrière. Passionné par la nature, il s’adonne également à la mycologie, une discipline qu’il affectionne particulièrement. Lorsqu’on lui demande une anecdote sur ses années en tant qu’entraîneur de ski, il sourit et raconte : « Avant le départ des courses, j’invitais les skieurs à prendre une petite préparation pour les stimuler… Il s’agissait en réalité de minuscules… boules de neige… »
Texte : David Merken