Chez les Gertsch, le ski de fond est une affaire de famille. C’est au sein du Ski-Club Bex que Nolan a commencé cette discipline, naturellement motivé par un papa ancien compétiteur et entraîneur.
Retour sur le chemin d’un jeune homme de 19 ans qui a gagné aujourd’hui un mental de plomb et un début de carrière prometteur.
Lorsque l’on demande au jeune Chablaisien si le ski de fond fut un choix passionnel, il nous confie :« Je pense qu’au début c’était plus les encouragements de mon père qui m’ont fait aimer le ski de fond puis, au fil du temps, je trouvais que c’était un sport qui me convenait.»
Un athlète déterminé
Alors comme tout glissait bien, Nolan a commencé les compétitions assez jeune, vers l’âge de 8 ans, et l’envie a monté crescendo :« J’ai toujours eu l’esprit de compétition, depuis petit. A un moment, j’ai eu l’impression d’avoir beaucoup de pression et je perdais un peu ma motivation, puis un peu plus grand ça a repris.» Le jeune homme n’a pas suivi un cursus de sport-études et a dû trouver un équilibre entre les sessions d’entraînements et les cours. Il a passé sa maturité sans véritables allègements scolaires, sauf pour les déplacements des week-ends de compétition.

Un encadrement de qualité pour favoriser l’éclosion
Il va sans dire qu’une grande détermination et un soutien familial solide sont nécessaires pour mener à bien un tel projet. Nolan a eu la chance de pouvoir compter sur l’encadrement et l’appui bienveillant de ses parents. « Les résultats lors des différentes courses, c’était plutôt positif et je voyais que je pouvais aller encore plus loin. J’ai décidé de devenir semi-pro l’année dernière, j’ai intégré des études d’économie en uni-distance.». L’athlète gère dorénavant depuis son petit appart en Engadine ses entraînements et ses devoirs.
De résultats impressionnants
En février dernier, Nolan a décroché une médaille de bronze en relais aux Jeux Olympiques de la Jeunesse en Corée du Sud. Il ne cache pas sa satisfaction : « C’était clairement un grand objectif pour moi, je suis très content de ce résultat !».

Toujours en 2024, il a remporté quatre médailles aux Championnats Suisses dans sa catégorie U18, dans les disciplines du sprint, de la longue distance (20 km) et sur deux parcours de 10 km. Il semble que le jeune skieur de fond soit polyvalent et apprécie tous les styles de course : « Je pense que j’ai une petite préférence pour le sprint mais je me sens plutôt assez à l’aise partout. On aime bien les athlètes complets qui arrivent à enchaîner toutes les disciplines. C’est une vraie chance de pouvoir développer toutes ces aptitudes en même temps.»
Une sérénité face à l’adversité
Nolan a connu un contretemps l’été dernier en se luxant une épaule, ce qui a nécessité une opération et a perturbé sa préparation pour cette saison : « C’était assez dur de revenir à un bon niveau après la réhabilitation. J’avais des restrictions de la Fédération qui m’a interdit de performer début décembre… J’ai pris du retard sur le programme, c’était une période un peu difficile.», nous révèle le jeune homme très humblement.

Malgré cela, il a obtenu une troisième place en Coupe d’Europe au sprint (catégorie junior U20) en Allemagne, ainsi que deux podiums le week-end du 11-12 janvier au Col du Jaun : une troisième place en sprint et une deuxième place en distance. Même un incident au départ du sprint ne l’a pas arrêté : « Au départ du sprint, j’ai senti mon autre épaule se sortir… Je suis suivi par une physio engagée par Swiss Ski, c’est elle qui évalue mon état. La saison est lancée et je prends le risque de courir comme ça… J’ai confiance !», explique Nolan de manière presque sereine…
Les objectifs
À l’heure où nous écrivons ces lignes, Nolan participe au championnat du monde universitaire en Italie, où il vient de décrocher la première place au sprint, bien qu’il soit le plus jeune athlète.
Ses objectifs restent assez clairs et définis :« À court terme c’est une année un peu bizarre à cause des blessures mais je cours pour une place sur le podium, au moins une en sprint pour les championnats du monde junior, ce sera en Italie à Schilpario début février. A long terme je souhaite continuer ma carrière et voir ou cela me mème, mais oui,j’ai des attentes assez grandes !».

Le mot de la fin
« Il faut se donner les moyens d’y arriver… et voir où ça nous mène. »
Texte : Julia Delattre
Photos : Archives Nolan Gertsch