Le jeune belgo-suisse Maximilien Drion se distingue avec sa double casquette sportive. Tantôt coureur, tantôt skieur, il excelle dans ces deux disciplines avec passion et panache.
Mais si un jour il devait choisir entre les deux, vers laquelle se tournerait-il ? Le jeu des questions-réponses commence maintenant.
Bonjour Maximilien, racontez-nous votre parcours professionnel. Toujours lisse ou parfois semé d’embûches ?
De l’extérieur, mon parcours peut paraître fluide, avec une progression linéaire. Cependant, c’est loin d’être le cas. Et je pense que c’est le cas pour la majorité des sportifs professionnels. C’est dans l’adversité que l’on progresse, et chaque difficulté rencontrée oblige à trouver des solutions et à développer de nouvelles qualités pour les surmonter.
Photo : 360 DSM
J’ai participé à mes premiers championnats du monde de ski-alpinisme en 2013, alors dans la catégorie cadets, et c’était la première fois que je représentais la Belgique. Dans les années qui ont suivi, j’ai continué à défendre les couleurs de mon pays d’origine. Grâce à l’aide de quelques sponsors, d’un peu de soutien de la fédération belge, de mon club Mountain Performance et de l’équipe suisse, mais surtout de mes parents, j’ai pu progresser assez rapidement dans ce sport.
Fin 2016, lorsque j’ai obtenu la nationalité suisse, la question de représenter la Suisse s’est brièvement posée. J’ai finalement décidé de continuer pour la Belgique, renonçant aux avantages que m’aurait apportés la Suisse. Ce choix n’a pas été facile, mais aujourd’hui, je pense que cette décision de rester avec la Belgique a été bénéfique pour atteindre mon niveau actuel.
Photo : Skimostats
Qu’est-ce qui vous attire dans ces deux disciplines ?
Je dis souvent que le trail et le ski-alpinisme sont pour moi un seul et même sport. Dans les deux, il s’agit de se déplacer dans les montagnes par ses propres moyens. L’hiver, je me déplace à skis ; l’été, en baskets, souvent sur les mêmes itinéraires ou presque.
Pourquoi avoir quitté la Belgique pour la Suisse ? Était-ce pour plus d’opportunités ?
Je suis arrivé en Suisse en 2008, avec mes parents et ma sœur. J’avais alors 10 ans, donc ce déménagement était le fruit de leur choix, leur envie de découvrir quelque chose de nouveau. Je n’ai pas eu de raison de me plaindre ! Et sans cette décision, il est peu probable que j’aurais suivi le même parcours sportif…
Skier et courir, est-ce une envie, un plaisir ou un besoin ?
Je dirais plutôt qu’il s’agit d’un mode de vie, dicté par la recherche d’excellence, la rigueur, le partage, et la découverte de soi et du monde. Cela dit, je n’ai aucun mal à prendre des jours de repos. Si les périodes de récupération s’étendent un peu trop, je peux devenir un peu moins joyeux, mais je sais combien elles sont essentielles sur le long terme. Comme je l’ai dit, le sport est un mode de vie pour moi, et je ne m’imagine pas arrêter après ma carrière internationale.
Photo : Sportdimontagna
Si vous deviez choisir entre ces deux disciplines, ce serait laquelle et pourquoi ?
Comme je l’ai dit, pour moi, il s’agit d’un seul sport… Donc, je n’ai pas vraiment besoin de répondre !
Votre plus belle victoire en ski et en course ?
En ski-alpinisme, sans trop d’hésitation, je dirais ma victoire en coupe du monde à Madonna di Campiglio en 2021 (course verticale). Ce fut un tournant important dans ma carrière, car elle m’a permis de réaliser ma légitimité dans ce sport et m’a ouvert les portes du sport professionnel.
En course à pied, mon meilleur souvenir est mon titre de champion d’Europe de trail en 2022. Je ne m’attendais pas du tout à gagner, ce qui a rendu l’émotion de l’arrivée encore plus forte.
Photo : Skimostats
Quels sont vos prochains objectifs sportifs ?
Cet hiver, je vais participer au circuit des coupes du monde de ski-alpinisme, avec pour principaux objectifs les championnats du monde à Morgins en mars, ainsi que le classement général de la coupe du monde. Un autre de mes objectifs sera de sécuriser ma qualification pour les JO d’hiver 2026 à Milan-Cortina.
Maximilien Drion en trois mots ?
Passion, détermination et polyvalence.
Texte : Stéfanie Rossier
Photos : Maximilien Drion