Maman sportive et engagée pleinement au sein de la GRS, Marie-Julie Saudan est une hyperactive. Rencontre avec une ancienne gymnaste passionnée.
Bonjour Marie-Julie, comment êtes-vous arrivée à la GRS de Bex ?
J’ai fait mes premiers pas dans cette discipline à 4 ans. Tout est parti de ma maman et avec ma sœur…
Ma sœur Emma, de 3 ans mon aînée, était allée essayer un cours de gym à Aigle. Voyant ses capacités, le moniteur du groupe avait orienté ma maman vers un tout nouveau groupe de gym à Bex, une gym appelée la GRS (Gymnastique Rythmique Sportive, désormais GR, Gymnastique Rythmique, depuis 1998). Ma mère ne connaissant pas du tout, elle était donc allée voir avec ma sœur et c’était le début de cette grande aventure !
Les premiers temps, j’accompagnais ma sœur à ces cours de gym en tant que spectatrice. Je restais derrière la vitre de la porte, envieuse de pouvoir moi aussi participer. Étant encore trop petite pour commencer, j’ai patiemment attendu mon tour, tout en insistant bien auprès de ma maman que je voulais absolument faire cette gym !
A cette époque, nous étions la seule famille extérieure à Bex. Cette discipline n’était pas du tout connue en dehors du village. J’ai alors suivi ma sœur et son groupe durant plusieurs années à travers toute la Suisse dans ce monde gymnique qui m’émerveille tant ! J’ai découvert l’univers de la compétition,

En mode chef d’orchestre au gala de la SFEP de Bex
Photo : Dominique Luisier
Quel est votre parcours au sein de ce groupe ?
Ce groupe était le premier de Bex, mais également du canton de Vaud, à se présenter à des compétitions nationales. Ma sœur a alors ouvert la route et j’attendais à nouveau mon tour avec impatience !
S’en est donc suivi des années de compétitions pour moi en tant que gymnaste…
En 1995, je décroche ma première médaille nationale en terminant 3e en catégorie ensemble jeunesse.
En 1998, c’est la consécration aux championnats suisses de Leysin ! Nous terminons championnes suisses en catégorie ensemble junior B. Premier titre national pour la SFEP ! (Société Féminine d’Éducation Physique de Bex).
En 1999, nous remettons cela ! A nouveau le titre national pour mon groupe en catégorie ensemble junior B aux championnats suisses de Neuchâtel.
Mon dernier championnat suisse sera à Ecublens en 2000. Nous terminons 3e en catégorie junior B. Cette année-là, je décide de mettre un terme à ma carrière de gymnaste GR pour me consacrer à mes études. Je commence donc à entraîner des jeunes gymnastes.
Résultats : En 2004, mes gymnastes terminent 2e aux championnats suisses, 3e en 2005 et 2006… plus récemment, 2ème aux championnats suisses 2023 à Domat-Ems en catégorie G3.
En 2003, je commence ma formation d’entraîneur.
En 2011, je remplace mon entraîneur, Patricia Hediger, au sein de la SFEP comme responsable GR et par la suite, responsable technique.
En 2013, je deviens juge national, puis responsable des juges pour le canton de Vaud au sein de l’Association Vaudoise de Gymnastique (ACVG).

A la Gymnastrada 2015 à Helsinki avec le Team Vaud
Photo: Rosane Kapela
Je fais les Gymnaestrada de 2003, 2007, 2011 en tant que gymnaste. En 2015, mon groupe « Team Vaud » représente la Suisse pour le Gala de la Fédération international de gymnastique. Nous sommes également sélectionnés pour la soirée suisse de la Gymnaestrada de Dornbirn en 2019.
J’ai commencé à entraîner des gymnastes durant l’été 2000. L’été prochain, cela fera donc 25 ans que j’entraîne des gymnastes GR.
Est-ce que c’est facile ou pas de se faire une place dans le sport en tant que femme ?
Oui très facile puisque c’est un sport exclusivement féminin. C’est plutôt l’inverse qui est difficile. Être un homme dans l’univers de la GR. ☺
Vous êtes née sportive ou c’est venu par la force des choses ?
Je suis née dans une famille ayant une grande culture sportive. Mon grand-père était membre d’une quantité incroyable de comités sportifs. Mon père a transmis à ma sœur, mes frères et moi sa passion du sport du point de vue de la pratique mais également du point de vue des connaissances. Ainsi il est très fréquent que nos repas de famille finissent en débat autour de thèmes sportifs.
Mes grands-parents avaient un chalet en Valais durant toute mon enfance et mon adolescence. J’ai alors grandi au sein d’une famille passionnée de ski.
Pour ma part, je suis plutôt une sportive sélective. J’adore évidemment la gymnastique rythmique et la danse. Je pratique également le fitness depuis quelques années ainsi que le Pilate. Je me suis mise récemment à l’escalade et enfin je me suis remise au ski après de nombreuses années de pause.

En mode entraîneur à la SFEP de Bex
Photo : Dominique Luisier
En quoi consiste votre poste de responsable technique ?
Je suis membre du comité de la SFEP. Nous faisons 1 séance par mois. Mon poste consiste à m’occuper de toute la structure GR ; gestion des groupes, des gymnastes, des entraîneurs mais également des parents ainsi que tout l’administratif qui entoure la discipline. Je m’occupe également de tout ce qui est en lien avec les compétitions GR, des inscriptions à la fédération mais aussi de l’organisation de celle-ci lorsqu’elles ont lieu à Bex. Je suis également impliquée dans la création du Gala annuel de la SFEP.
Comment conciliez-vous votre vie de maman et votre carrière professionnelle ?
C’est compliqué ! Je travaille à 90% en tant qu’enseignante et j’ai une fille en bas âge. La GR me prend énormément de temps sur ma vie de famille. Mon travail pour la GR, en plus de mon travail dans l’enseignement, me prend facilement une journée par semaine, si ce n’est bien plus en période de compétition ! Pour exemple, de mars à juin de chaque année, j’ai en tout cas 2 week-end par mois qui sont pris par la GR. Heureusement, mon mari m’aide beaucoup ! Il sait aussi me mettre en garde quand il voit que j’en fais trop car j’ai une fâcheuse tendance à ne pas m’écouter !
Vous êtes juge de Gymnastique Rythmique, qu’est-ce qui vous attire dans cette nouvelle fonction ?
Je suis juge depuis maintenant 11 ans donc ce n’est pas tellement nouveau. J’ai fait mon brevet dans un premier temps car je voulais être autonome dans ma préparation avec mes gymnastes pour les compétitions. Ça m’ennuyait franchement de devoir toujours demander !

En mode Juge au Championnat Suisse 2023 à Domat-Ems
Photo : Sandrine Rayroud
J’ai aussi décidé de suivre cette formation car nous manquions de juge à la SFEP, ce qui est toujours le cas d’ailleurs. Nous ne sommes que deux actuellement à assumer cette fonction.
Avec le temps, j’ai vraiment pris plaisir à pratiquer le jugement car cela me fait voir la GR avec un autre œil. Mais quand même… lorsque nous devons juger 12h d’affilée lors de compétition avec des micro-pauses, je me demande vraiment pourquoi j’ai accepté de faire tout ça !
Quels sont vos futurs projets et vos objectifs au coeur de la GRS de Bex ?
Comme chaque année, je me projette dans notre prochain Gala à Bex. 2025 va être également l’année de la fête fédérale à Lausanne. J’aimerai donc que mes groupes de GR (G4, G2 et G1) se qualifient pour représenter la SFEP lors cette grande compétition de gymnastique en terre vaudoise. Nous serons d’ailleurs présentes lors du Gala de la fête fédérale en juin. En effet, la SFEP Bex s’est alliée aux deux autres sociétés vaudoises (Lucens et Nyon) pour une chorégraphie avec plus de 50 gymnastes.
Marie-Julie Papaux en 4 mots ?
J’ai demandé l’aide de mon mari pour cette question car je n’y arrivais vraiment pas…
• Exigeante
• Casse-pied
• Altruiste
• Passionnée
Texte : Stéfanie Rossier