Le grimpeur venu d’Ollon, arpente rochers et plastique avec sa discipline favorite. Une belle ascension pour ce jeune sportif de 18 ans passionné et la fougue comme leitmotiv.
Maël Marcadé nous parle de sa carrière et des futurs projets.
Bonjour Maël, comment ça va ? Parlez-nous de votre tout jeune parcours pro. Son début, son histoire etc etc.
Salut ça va bien merci
« Parcours pro » c’est un grand mot a vrais dire pour l’instant même a mon niveau, la grimpe me coûte plus que ce qu’elle me rapporte mais la n’est pas la question.
J’ai commencé la grimpe très tôt, mais je ne me suis lancé en compétition que très tard. Pour vous situer, j’ai fait mes premières compétitions en U18, la dernière catégorie chez les jeunes au niveau suisse (et l’avant-dernière au niveau international). Lors de ma première année, je me suis fait dépasser par des jeunes qui avaient commencé beaucoup plus tôt. Puis, l’année suivante, alors que je commençais enfin à obtenir de bons résultats, je me suis cassé le tibia.
Cela explique pourquoi je n’ai pas une grande expérience en compétition chez les jeunes. L’année d’après, je suis passé en élite. Malgré tout, mes résultats étaient encourageants, et j’ai été sélectionné dans l’équipe suisse de la relève pour participer à ma dernière année en international chez les jeunes.
Pourquoi la grimpe et pas un autre sport ?
Mes parents faisaient un peu de grimpe, et j’ai naturellement commencé à grimper dans les arbres et tout ce qui pouvait être escaladé. J’ai donc évolué en extérieur avec le Club Alpin de Chaussy à partir de 8 ans. À 12 ans, j’ai commencé à suivre des cours deux fois par semaine, et, deux ans plus tard, au Centre Régional Valaisan, voyant que je me débrouillais plutôt bien, ils m’ont recruté.
J’ai alors commencé à m’entraîner plus sérieusement, avec l’objectif de réaliser de bonnes performances, tant en falaise qu’en compétition.
Si vous deviez faire un choix entre le rocher et le plastique, ce serait quel type de surface ?
Mon premier choix reste le rocher. J’ai vraiment commencé à grimper dehors, et c’est ce que je préfère. Je ne suis pas particulièrement fan de la compétition en soi : je suis trop détendu pour ce milieu. La falaise, avec son calme et l’absence d’impératifs, me correspond bien mieux. Sur le caillou, ce n’est pas grave si tu n’es pas au top un jour : tu peux toujours revenir une autre fois pour enchaîner ton projet. Je grimpe avant tout pour le plaisir, et cet état d’esprit est plus difficile à retrouver en compétition.
Cela dit, on ne peut pas progresser en se limitant au caillou. Le plastique est indispensable pour l’entraînement. C’est d’ailleurs ce virage vers l’entraînement en salle qui a permis de faire exploser le niveau mondial dans les années 2000.
C’est la grimpe qui vous a choisi ou c’est l’inverse ?
Je pense que c’est la grimpe qui m’a choisi j’ai jamais vraiment fait d’autres sports ou pas longtemps. C’est vraiment un sport complet qui me convient parfaitement.
Si je vous dis «La danse des Balrogs» vous me dites ?
Ça démonte les épaules ! Ce bloc emblématique, situé à Branson (Martigny), est particulièrement exigeant à ce niveau. C’est aussi le tout premier 8b du monde. Pour ma part, je n’ai enchaîné que la version en 8a+, avec une méthode différente et plus accessible. J’étais vraiment content de le réussir en une séance, surtout dans le contexte du week-end.
La veille, j’avais participé aux Championnats d’Europe à Troie, où j’ai complètement raté ma prestation. Déçu, je me suis dépêché de rentrer en Suisse pour aller grimper en extérieur le lendemain. Sur place, j’ai rapidement enchaîné le bloc, ce qui m’a permis de transformer la frustration de la compétition en une belle réussite. Avec mon pote Romain Vuigner, on en a profité pour tourner une vidéo sympa, que vous pouvez retrouver sur mon compte Instagram.
Parlez-nous de votre intégration à l’Equipe Suisse de la relève. Comment ça s’est passé ?
Ce n’était pas vraiment l’objectif principal de la saison, même si ça restait dans un coin de ma tête. À la fin de la saison, le coach m’appelle et me dit : « Tu as rempli les objectifs, si tu veux, on a une place pour toi. » J’ai tout de suite compris que cela signifierait faire une croix sur une grande partie de ma saison en extérieur, mais je savais que ce serait une belle opportunité et une expérience enrichissante. Alors, j’ai accepté !
Ce que j’ai particulièrement apprécié, c’est l’esprit d’équipe. Mais, en contrepartie, j’ai été un peu déçu de ne pas pouvoir grimper dehors autant que je l’aurais souhaité. Cela dit, cette année en équipe m’a permis de progresser énormément, tant sur le plan technique que mental.
Votre leitmotiv dans la vie de tous les jours ?
Être heureux quoi qu’il m’en coûte et faire ce que j’aime avec les gens que j’aime
Quelles sont vos influences dans le monde de la grimpe ?
Je pense principalement à Sam Ometz un grimpeur Valaisan Très fort et très discret
Mais je ne peux pas omettre de citer Dylan chuat un autre grimpeur très fort et bien évidemment les Légendes comme Seb Bouin ou Jakob Schubert.
Quels sont vos objectifs et vos projets pour les années à venir ?
L’objectif principal c’est le 9b mais le plus important c’est de m’amuser et de grimper le plus possible avec les gens que j’aime
Maël Marcadé en 4 mots ?
Grimpeur charpentier passionné rusé
Texte : Stéfanie Rossier
Photos : Maël Marcadé