Son endroit préféré est le Col de Mille, son grand jouet favori est le vélo tout terrain et ses saisons fétiches sont donc l’été, l’automne, le printemps et … l’hiver. Rencontre avec Ludovic May et sa passion on ne peut plus sportive.
Bonjour Ludovic, comment ça va ?
Je vais très bien, merci ! Avec l’hiver qui arrive, je suis content de mettre le vélo de côté pour quelques mois et de me consacrer à d’autres sports, notamment le ski, une de mes grandes passions.
Parlez-nous de votre parcours professionnel, comment tout a commencé ?
Mon parcours professionnel a débuté en 2011, lorsque j’ai pu me consacrer pleinement au VTT. À cette époque, je pratiquais la descente (DH) et l’enduro en compétition, participant à des Coupes du monde de descente et à des courses européennes d’enduro. En 2013, j’ai commencé à courir sur le circuit des Enduro World Series, qui représentent la Coupe du monde d’enduro, jusqu’en 2017. Depuis, je me suis davantage orienté vers le développement de projets créatifs : collaborations avec des marques, tests de matériel, shootings pour de nouveaux produits, et travail avec des journalistes et magazines sur le terrain.

Le vélo, l’enduro, c’est inné depuis 1989 ou c’est venu vers vous au fil des années ?
Ma passion pour le vélo remonte à mon enfance. Même si personne de mon entourage ne pratiquait vraiment ce sport, j’adorais déjà faire des tours devant la maison sur mon premier vélo à l’âge de 4-5 ans. Vers 8 ans, en découvrant des courses de descente à Verbier et à la télévision, je suis tombé amoureux du VTT de descente. J’ai commencé par quelques courses de cross-country vers l’âge de 12 ans et plus tard vers les 15 ans j’ai commencé la DH et l’enduro en compétition.
Le plus beau spot sportif à part le Val de Bagnes il se trouve où ?
J’ai eu la chance de voyager dans de nombreux pays et de découvrir des endroits incroyables, que ce soit grâce à la compétition ou à d’autres projets. Il est donc difficile de choisir un lieu préféré, mais certains endroits m’ont marqué profondément. Par exemple, j’ai adoré rouler au Chili, un pays qui offre des paysages spectaculaires et une diversité de terrains unique. J’ai également un lien particulier avec la Colombie-Britannique, un véritable paradis pour les amateurs de VTT. Cet endroit est incroyable, car il propose des expériences pour tous les niveaux et tous les goûts. En tant que passionné de sentiers naturels, j’ai aussi été émerveillé par les Dolomites, où la beauté des paysages s’accompagne d’une technicité de sentiers tout simplement exceptionnelle. Et bien sûr, le Valais reste mon « terrain de jeu favori », avec ses paysages à couper le souffle et ses sentiers sans fin.

C’est l’enduro qui vous a choisi ou c’est l’inverse ?
Concernant les disciplines, j’ai toujours aimé l’adrénaline de la descente, mais l’enduro m’a rapidement conquis par son côté aventureux. Contrairement à la DH, où l’on répète souvent la même piste, l’enduro permet de rouler toute la journée sur des parcours variés. Ce mélange d’effort prolongé et de diversité m’a poussé à m’y consacrer pleinement après plusieurs années de pratique des deux disciplines.
Qui rêvez-vous d’affronter en mode grosse compétition et pourquoi ?
En compétition, j’ai eu la chance de côtoyer des légendes comme Nicolas Vouilloz, dix fois champion du monde de descente. Et surtout Fabien Barel, aussi Champion du Monde de DH et aux multitudes de victoires en enduro avec qui j’ai partagé mes dernières années en équipe. Ces expériences ont été incroyables, et réaliser ces rêves, souvent sans m’en rendre compte, a été un privilège.
Quelle est votre saison de rêve pour dévaliser les terrains ?
Chaque saison a son charme, mais c’est vrai que l’automne possède quelque chose de particulier. La nature devient plus calme, les couleurs sont éclatantes, et les montagnes commencent parfois à se couvrir de neige. C’est une période que j’apprécie énormément.

Cela dit, chaque saison est la bienvenue. En hiver, je suis content de faire une pause, de couper un peu avec le vélo, et même d’en faire quelques fois sur la neige. Le printemps c’est la reprise et cette transition me permet de préparer de grands projets pour l’été et de profiter pleinement des magnifiques conditions pour les images en automne.
Quels sont vos objectifs pour les années à venir ?
Dans les années à venir, j’aimerais continuer à m’investir dans des projets favorisant la cohabitation entre usagers de la montagne. Je suis impliqué dans une association locale, EntreTrail, qui se consacre à l’entretien et à l’amélioration des sentiers. Nous aidons des régions qui manquent de moyens pour maintenir leurs sentiers en bon état. Mon objectif est d’encourager une meilleure cohabitation tout en préservant la qualité exceptionnelle des sentiers valaisans.

3 conseils pour une archi débutante comme moi pour démarrer dans votre discipline !
Pour les conseils, je dirais qu’il est important d’oser l’aventure. Même si les sentiers sont parfois trop techniques, ne vous découragez pas à pousser le vélo. L’essentiel est de profiter du moment présent et d’évoluer petit à petit, en fixant des objectifs raisonnables. Commencez dans un bike park avec des pistes adaptées à votre niveau, progressez graduellement, et ne pas brûler les étapes. Le plus important est de s’amuser, car cette discipline offre autant de plaisir aux débutants qu’aux experts. Pensez à toujours rester debout en descente, ne jamais s’asseoir sur la selle à des endroits techniques, le regard bien loin et ne pas oublier d’amortir les obstacles avec son corps.
Ludovic May a la tête dans les étoiles ou les pieds sur terre ?
Je me considère comme quelqu’un qui a les pieds sur terre. J’aime aller au bout de mes idées et concrétiser mes projets, tout en gardant un certain sens de l’humour et une vision positive.
Vous en 5 mots …
Motivé, passionné, des fois mauvais perdant, têtu, aime rire.
Entretien : Stéfanie Rossier
Photos : Archives Ludovic May