Serge Fesselet : de la pelouse au métal
C’est une belle histoire que celle de Serge Fesselet. Neuchâtelois de naissance, né en 1969, 55 ans, il grandit à Montreux, une ville qui lui restera collée au cœur tout au long de sa vie.
Son cœur balance entre le football et le tennis.
Son enfance et son adolescence sont marquées par la passion du sport. Il pratique de concert le tennis et le football. À l’âge de 14 ans, il doit choisir, et c’est le football qui l’emporte, une passion qui le conduira à évoluer dans les ligues nationales suisses.
Le football devient sa passion durant une bonne partie de sa vie.
A la fin des années huitante, sous la houlette de Jochen Dries, encore junior, il fait ses débuts en équipe première au FC Montreux-Sports. Il passera quatre belles saisons au sein du club montreusien avant de filer, pour six mois, au FC Châtel-Saint-Denis. Il est alors semi-professionnel. Sa carrière de footballeur se poursuivra une bonne dizaine d’années avant que l’heure de la retraite sportive ne sonne en 2004.
Une reconversion toute tracée.
Il entame alors sa reconversion professionnelle, en effectuant tout d’abord sa dernière année d’apprentissage dans la mécanique de précision, chez son papa qui exploite une entreprise de création de trophées en métal.
Il travaillera ensuite en tant que mécanicien au sein de la société Bobst. Après le décès de son père en 2005, il a dû non seulement affronter cette perte personnelle, mais aussi reprendre le flambeau en terminant les commandes laissées inachevées.
Le «Chapelin’s world», comme tremplin.
Ce défi se transformera progressivement en une passion pour cette forme d’artisanat. La Providence mettra le Musée Chaplin, le «Chapelin’s world», sur sa route. Ce musée est consacré à la vie et à l’œuvre de Charlie Chaplin, situé à Corsier-sur-Vevey, dans le canton de Vaud. Inauguré en 2016, il se trouve dans le Manoir de Ban, où Chaplin a vécu ses dernières années. Ce lieu unique permet de découvrir l’univers du célèbre acteur et réalisateur à travers des expositions interactives, des décors de films reconstitués et une riche collection d’objets personnels. Le musée plonge les visiteurs dans l’âge d’or du cinéma, rendant hommage à l’immense héritage culturel de Chaplin, véritable icône du cinéma muet. Les créations de figurines pour le musée finiront d’installer Serge Fesselet dans cette forme d’expression artisanale.
Une passion comme deuxième activité.
Il conjugue depuis lors un travail de logisticien au sein du Groupe Mutuel , à sa passion pour ses créations. Cette transition inattendue du sport à l’artisanat n’a pas seulement été une reconversion professionnelle, mais aussi une aventure personnelle enrichissante. Ses créations ont attiré l’attention, principalement grâce au bouche-à-oreille, ce qui lui a permis de développer une clientèle fidèle. Ses réalisations les plus notables incluent, entre autres, des trophées pour les Diablerets, en l’honneur des sportifs Willy Favre et Lise-Marie Morerod.
Son objectif à long terme est de se consacrer pleinement à l’usinage, avec un souhait de retraite axé exclusivement sur cette activité. À ce jour, il n’a pas envisagé d’industrialiser cette démarche commerciale, préférant maintenir une approche artisanale et personnelle.
Même si sa passion pour le football est restée intacte, il est devenu au fil des années moins impliqué dans ce sport. Bien qu’il reste un fervent supporter du FC Montreux, et ce, pour des raisons de cœur, la vie l’ayant transporté dans le canton du Valais, c’est du côté du FC Sion que se porte son attention. Ses racines familiales influencent aussi ses préférences sportives : sa maman étant catalane, il est à fond derrière et voue un attachement particulier au FC Barcelone.
Le sport est ancré dans sa vie de tous les jours.
Le sport reste toutefois une partie importante de sa vie, non seulement avec le tennis, sport qui occupe aujourd’hui une part prépondérante de son existence, mais également à travers le trampoline. Sa seconde fille, Sara, trampoliniste sportive, s’apprête à participer à la Loulé Cup 2024 au Portugal, une compétition importante qui se déroulera du 31 octobre au 2 novembre 2024 au Pavilhão Professor Joaquim Vairinhos. Il aime à dire, un brin goguenard : « Je me suis essayé au trampoline, mais ce n’est vraiment pas pour moi… ». Pour elle, comme pour lui, le sport reste une source de fierté et d’inspiration.
Ce parcours fascinant d’un footballeur devenu créateur de Trophées en laiton illustre comment les passions et les compétences peuvent évoluer et se réinventer tout au long de la vie. Il nous rappelle que la réussite ne se mesure pas uniquement en termes de carrière, mais aussi en termes de passion et de persévérance face aux défis personnels et professionnels.
Texte : David Merken.
Photos : Serge Fesselet et Journal du Chablais.