Le trailer Robin Fournier rencontre son utopie.

Comme il le dit lui-même, le début de son histoire de trailer est assez particulier… Sans vraiment savoir qu’il était en route pour rencontrer sa destinée d’athlète, Robin Fournier raconte comment sa passion est née de simples balades entre amis et que c’est un reportage de l’émission « Passe-moi les jumelles » sur l’itinéraire du GR5 qui a, tout à coup, changé la perception de ses objectifs de vie. Retour sur un cheminement accompli.

Des balades sans grande préparation.

« J’avais une vie sociale normale d’un jeune homme de 22 ans. Les weekends, je partais parfois avec des amis gravir des sommets. A chaque fois, on partait sans grande préparation, on n’avait jamais assez de nourriture ni d’eau dans nos gourdes. Souvent, arrivés tout en haut, on avait vraiment faim ! De plus en plus, il nous fallait courir sur le retour jusqu’à la voiture pour aller chercher quelque chose à manger… », se souvient-il avec amusement. Puis, ces premières expériences qui semblent profondément l’exalter, se transforment en une tournure un peu plus sportive. 

L’athlète de Saint Léonard relève : « Se donner ce genre de défis si jeune, je pense, c’était quand même se chercher un peu, apprendre à connaître ses limites.  Quand on faisait des sommets entre potes, on refaisait le monde, la montagne offrait un environnement assez sain, c’était propice à ne pas se prendre la tête ».

Un élément déclencheur.

C’est devant sa télé que le futur trailer trouve sa révélation. Lorsqu’il visionne une émission sur le parcours du GR5, la grande traversée des Alpes reliant la mer du Nord à la mer Méditerranée, le jeune homme ressent comme un appel : « Je me suis dit que ça devait être fabuleux de faire ces traversées et de passer des jours et des jours dans les Alpes presque seul… ».

Mais la réalité s’impose et pour Robin, il n’est pas possible de prendre plus d’un mois de vacances pour partir à l’aventure. Les défis personnels, c’est bien, mais il faut en général pouvoir aligner ses rêves avec les impératifs du quotidien. Poussé par cette certitude qu’il est capable de provoquer un peu les choses et de concrétiser un projet pourtant utopique au départ, le Valaisan ne lâche pas l’idée et sonde son entourage. Il se renseigne un peu plus loin et découvre qu’il peut accomplir l’itinéraire en seulement deux semaines. Décidé, en 2019, il lance alors un crowdfunding afin de financer son initiative. En 24 heures à peine, le montant nécessaire est disponible pour partir ! « Au final, j’ai bouclé le GR5 en 8 jours et 16 heures… Et le virus a pris ».

Gérer un début de carrière sportive.

A l’époque, Robin était encore étudiant et n’avait pas vraiment prévu que sa vie allait prendre cette dimension. Il raconte : « On me conseillait de commencer par des distances plus courtes et d’augmenter crescendo, mais le côté aventure des longs itinéraires était trop tentant ; j’aspirais à être longtemps seul ; pouvoir profiter pleinement de l’instant présent me plaisait ». Pourtant, le coureur avoue que lorsqu’il a commencé à s’inscrire à des courses officielles, il s’est retrouvé en difficulté et a expérimenté des situations pénibles : « Et là, tu te dis : plus jamais finir dans cet état ! Je me suis attelé à un travail de fond : j’ai écouté des podcasts de professionnels, entrepris des formations online, puisé des renseignements auprès d’experts, avec pour objectif de faire une première saison comme un pro ».

Cela a payé, car sur quatre trails parcourus, Robin est ressorti avec quatre victoires, soit premier sur le podium au SwissPeaks (course de 170 km), de l’Ultra X en Tanzanie (le tour du Kilimandjaro), au tour du lac de Côme en Italie (course de 250 km), et à une course de 110 km sur l’île de Madère.

Se professionnaliser.

Cette année, Robin mise sur une première saison dans les conditions d’un sportif professionnel avec des partenaires, des sponsors ainsi que des moyens financiers et structurels : « Je veux me confronter à de vrais pro et savoir si c’est un plan utopique de vivre de son sport. Je veux m’offrir la chance de savoir si cela va fonctionner ou pas. C’est ça ma réflexion ». Le trailer est doté d’une grande lucidité. Il sait et comprend qu’il faut trouver un point d’équilibre entre son travail en tant qu’employé et sa carrière sportive. Aussi afin de parfaire son projet et pouvoir partager ses connaissances, il a entrepris parallèlement des formations et vient de décrocher son diplôme de préparateur physique en endurance. Coacher et développer sa propre entité (Stay in Motion : www.stayinmtn.com) semble être la suite logique de l’histoire.

« Je m’occupe de quatorze athlètes, j’essaye de mettre en place de belles relations avec mes sponsors, mon job dans une boutique d’outdoor me tient également à cœur et bien sûr, il faut continuer de s’entraîner. Mes journées sont bien remplies ». Ce qu’il apprécie particulièrement dans les ultra-trails, c’est la rencontre et la richesse des échanges avec les autres sportifs : « il y de de belles communautés dans ce sport, les gens sont ouverts ».

Un agenda bien rempli.

Robin revient d’Italie où il a pris part aux championnats italiens de trail, une course en haut du lac de Garde à Arco, où il a pu se mesurer à de grosses pointures. Il a terminé 3e. La première semaine de juin, il participera au championnat du monde de courses par étapes sur cinq jours en Slovénie. Ce sera environ 220 km pour 8500 m de dénivelé. Puis, en août, il se rendra entre la France et Andorre, à Auzat, afin de tester pour la première fois la course nommée Pica-Pica qui se définit comme étant un ultra de montagne avec une distance de 109 km mais 11 500 m de dénivelé. Sur ce parcours totalement abrupt, Robin nous explique qu’il n’est quasiment pas possible de courir. Enfin, il a prévu d’achever sa saison par la fameuse Diagonale des Fous à La Réunion, sur 170 km et 10 500 m de dénivelé, à la fin du mois d’octobre.

Quand Robin parle de sa discipline, c’est la passion qui vibre : « Chacune des courses a sa particularité. Ce sont de longues épreuves, il faut anticiper l’aspect logistique, préparer son mental et sa nutrition. Il faut aussi savoir bien s’entourer, s’appuyer sur des gens d’expertise ». Et de conclure sereinement : « Trouver l’état de flow, c’est cela que l’on recherche…  Finalement, il y a un côté très primal, il faut juste avancer et se nourrir. C’est un peu une confrontation à soi-même ». 

On dirait bien que Robin Fournier est en train de toucher son utopie du bout des baskets !

Texte : Julia Delattre.

Photos : Patrick Guller    //@gullerpat

Les photos parlent d’elles-même.

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