Loïc Sermet, vous êtes président du Inline Hockey Club La-Tour-de-Peilz. Un club qui évolue depuis deux ans en LNA. Comment se passe cette saison 2025?
La deuxième année de LNA est souvent la plus difficile. L’année passée on a évité le tour de relégation. Cette année on s’est fixé pour objectif d’être sixième au classement. Et grâce à notre victoire de samedi, on est sixième, donc en plein dans l’objectif. Mais le début de championnat était très compliqué. Nous avons rénové notre terrain pour être aux normes LNA et on a joué nos quatre premiers matchs à domicile à Cheyres (FR). On a perdu nos cinq premiers matchs, on a changé de coach. Mais à deux jours de la fin du championnat, l’objectif est atteint.
Est-ce qu’il y a une grande différence de niveau entre la LNB, où vous avez évolué pendant quelques années, et la première division nationale?
C’est le jour et la nuit! En ligue B le jeu est plus dur et physique. En ligue A le jeu est plus rapide. Les matchs ont souvent lieu en salle, avec une vitesse de jeu complètement différente par rapport au béton. Les grands clubs de ligue A comme Givisiez ou Lugano ont des halles dédiées au Inline. Cela représente des investissements de plusieurs millions. Notre budget est de 60’000.- pour tout le club. Mais il y a un projet de halle multisport d’ici 3-4 ans dans lequel nous serions intégrés.

L’année dernière vous avez participé à la Challenge Cup, une compétition européenne qui s’est déroulée à Avenches. Quel bilan pouvez-vous en tirer?
C’était exceptionnel! Cela faisait onze ans que notre club n’avait pas été représenté au niveau international. On a fini quatrième, défaite aux pénaltys contre les Allemands de Duisburg. On a joué contre des clubs de première division suisse et on a sorti Avenches, à domicile, en quart de finale. Une expérience incroyable!
Le IHC la Tour, c’est aussi un club formateur, avec des jeunes joueurs. Combien d’équipes, quelle tranche d’âge et quelle proportion de filles?
Actuellement on à l’école de patinage mixte avec 20 enfants de 3 à 6-7 ans. Ensuite il y a les Mini-kids jusqu’à 9 ans et les Mini jusqu’à 13 ans. On a aussi 8 jeunes U15 en partenariat avec Givisiez. Cela représente un mouvement junior de 65 enfants sur 130 membres licenciés dans le club. Et 6-7 filles seulement. On n’a malheureusement plus d’équipe féminine dans le club, même si c’est une demande de la fédération. Il y a peu d’équipes féminines en Suisse et cela suppose de nombreux déplacements. Il faut se rendre à Lugano, Zürich, dans le Jura, pas très pratique pour les parents et les enfants.
Votre sport n’est pas très médiatisé. Avec le Unihockey, est-ce que vous ne vivez pas un peu dans l’ombre du grand frère sur glace?
Oui, on a exactement le même équipement que le hockey sur glace, à part les patins. Notre terrain est un peu plus petit, avec 40 x 20 m et on joue à quatre contre quatre. Le jeu est très rapide avec beaucoup de buts. Les scores sont souvent de 11 à 12 avec des buts chaque trois-quatre minutes. Avec la proximité des spectateurs, cela donne des matchs très spectaculaires. On est un bon complément des sport de glace car les championnats ne se chevauchent pas. Nous avons des partenariats avec Monthey-Chablais et Les Paccots, leurs jeunes viennent s’entraîner avec nous en inline pour avoir toute l’année une activité hockey.
En plus d’être président de votre club, vous êtes également gardien. C’est un jeu qui va très vite, qui demande beaucoup de réflexes. Jusqu’à quel âge peut-on pratiquer le inline?
On a Didier Minacci qui est une légende. Il est membre fondateur du club et à 49 ans il joue encore en LNA. Nous avons deux équipes de vétérans, une équipe élite qui vise le titre et une équipe senior qui joue plus pour le plaisir. Donc on peut jouer de 6 à 99 ans. (Rires)
Si on regarde un peu vers l’avenir, quelles sont les prochaines échéances et quels sont vos rêves pour votre club?
Le but est de compléter notre mouvement junior. Quand j’ai repris la présidence du club, il y a six ans, nous avions trois enfants dans le mouvement junior. Tout était à (re)faire. On a recréé l’école de patinage, on a créé les Mini-kids qui grandissent et deviennent Minis. L’année prochaine on espère avoir une équipe U15 et ne plus avoir besoin du partenariat avec Givisiez. On espère avoir dans trois ans des équipes complètes dans chaque catégories pour alimenter notre première équipe. Avec pour objectif de tenir en LNA et de créer une deuxième équipe qui pourrait évoluer en première ligue. Cela permettrait aussi de donner du temps de jeu aux juniors avec la deuxième équipe. Et là on aurait vraiment une structure équilibrée.
Texte : Gilles Scherlé
Photos : Archives du club