Globe-trotter, athlète, ami munificent, ce 25 décembre 2024, Mike Aeschbach aurait fêté ses 51 ans. Depuis petit il avait toujours façonné les éléments à sa manière mais c’est au détour d’une route Mexicaine que son chemin devait s’achever. Retour sur la destinée d’un sportif atypique, attachant, authentique et pétillant.
Le Vaudois qui a grandi à Morges et à Goumoëns-la-Ville s’était d’abord démarqué sur les terrains de foot et avait joué jusqu’en 1ère ligue. Dès le plus jeune âge il était clair que Mike allait toujours s’évertuer à conquérir son principal leitmotiv : vivre le plus pleinement et le plus sincèrement possible. Sportif reconnu par sa personnalité certainement extraordinaire et sa polyvalence, il n’hésite jamais à s’aventurer sur des espaces alternatifs pour y pratiquer ses diverses passions, que ce soit en montagne, dans les airs ou en mer. Pour lui, la vie était un immense terrain de jeu et il n’allait jamais en laisser une miette.
L’amitié, la nature et le sport
Le jeune homme prend ses quartiers à la fin des années 1990 à Verbier où il aura clairement marqué l’histoire du freeride et de sa communauté. La mythique face du Bec des Rosses restait un de ses plus grands rêves et c’est en tant qu’ouvreur de la manche du Freeride World Tour, soit le fameux Xtrême de Verbier, qu’il pourra y laisser sa trace.
Certes la grande passion du Bagnard d’adoption restait le freeride en snowboard mais il ne cessait pour autant de surprendre lorsque tout à coup il se jetait dans de nouveaux challenges. Ainsi lorsqu’il avait décidé de s’essayer aux kilomètres lancés, il avait réalisé, presque tranquillement, un record à plus de 210 km/h.
Sans âge, sans limite
Mike ne vivait pas avec un âge et des obligations, il avait simplement soif de vivre et de découvrir. Il se mesurait parfois à des athlètes deux fois plus jeunes que lui en déclarant : «Les meilleurs freeriders sont ceux qui durent.»(Rèf. Le Nouvelliste), et cela fonctionnait ! A 40 ans, il avait notamment remporté la 5e place au Nendaz Freeride manquant ainsi de peu sa participation au Freeride World Tour.
Amoureux des voyages, l’athlète multitools a participé à plusieurs expéditions insolites dont l’ascension de l’Aconcagua culminant à presque 7000 mètres avec son snowboard sur le dos, accompagné, entre autres, de son ami l’aventurier Xavier Rosset. C’était comme si la mission de Mike Aeschbach était d’ouvrir les chemins pour démontrer que les seules limites que l’on a sont celles que l’on s’impose.
Les sensations d’abord
Clairement pendant toutes ces années de réalisations sportives, Mike fut l’exemple-type de celui qui réussit en recherchant d’abord les sensations et le plaisir et non les résultats à tout prix.Bien que compétiteur dans l’âme, le sport lui permettait surtout d’explorer la planète seul ou entre amis, d’être en phase avec la nature et de relever de multiples défis personnels. Au gré des saisons, il pratiquait le surf, le kitesurf, la plongée, le saut en parachute ou encore le deltaplane…
Doté d’une personnalité solaire, d’une grande générosité de cœur et d’un sourire communicatif, toutes les personnes qui ont eu la chance de croiser son chemin pourront témoigner qu’avec Mike il existait un véritable échange. Il était inspiré par de nombreuses personnes et inspirait en retour une multitude d’ami(e)s, de connaissances et d’athlètes…
Le 9 avril 2021, sur une route de Puerto Escondido, le freerider est parti accomplir son dernier run ; il restera à jamais cet ange qui ouvre les voies. Planète Sport lui rend hommage.
Hommage : Julia Delattre
Photos : Archives Mike Aeschbach