Prenez un jeune escrimeur valaisan, un fleuret, une histoire de famille avec un grand H, une bonne dose de passion et de talent, et vous obtiendrez un sportif pleinement engagé dans tout ce qu’il fait. Portrait et rencontre d’un p’tit gars venu d’Euseigne.
L’épée et les frères et sœurs
Chez les Favre, l’escrime est, on pourrait dire, une véritable histoire de cœur. Entre frères et sœurs, la bande sportive écrit son histoire et enchaîne les victoires, ensemble ou en solo. Ce qui compte, c’est d’échanger sur ce qui a bien fonctionné et sur les axes d’amélioration. Être ensemble et gravir les échelons pour un avenir des plus radieux. Comme dirait Michel Fugain, c’est un beau roman, c’est une belle histoire.

Au jeu des questions-réponses, Hadrien se confie sur sa relation avec ce sport, sa famille et sa plus belle victoire.
Parlez-nous de votre histoire de famille avec ce sport ? Comment tout a commencé ? Et surtout, pourquoi toute la famille s’est-elle mise à ce sport et pas à un autre ?
C’est un sport qu’ont pratiqué ma mère, mon oncle et ma tante au club de Sion lorsqu’ils étaient petits. Un peu de musique et de sport pour tous les enfants, c’était un choix d’éducation, je crois, chez mes parents. Après que ma première sœur s’est mise à l’escrime, nous sommes tous passés par ce sport. La compétition n’était pas un choix initial, nous faisions avant tout de l’escrime pour nous dépenser, apprendre des valeurs, la discipline et avoir des copains. C’est ensuite que certains ont lentement développé un goût pour la compétition. Si nous avons choisi ce sport, c’est parce que notre famille le connaissait bien et que nous avions de bons amis qui le pratiquaient. Pourquoi tous l’escrime ? Simplement pour des raisons pratiques : les week-ends de compétition et les entraînements au même endroit, c’était plus facile à organiser pour une famille de huit enfants.

Quelle a été votre plus belle victoire dans votre carrière sportive ? Et que s’est-il passé à Heidenheim an der Brenz ?
Ma plus belle victoire sportive à ce jour est la médaille d’argent aux championnats d’Europe. J’étais alors assez jeune et l’ambiance était folle. Les Jeux européens rassemblaient de nombreux sports et nations, et la qualité des installations était particulièrement impressionnante. Nous n’étions pas du tout attendus, mais nous avions beaucoup travaillé dans le cadre de la préparation olympique. Alors, nous nous sommes lâchés, avons battu de grandes équipes et, franchement, nous n’étions pas loin de décrocher le titre contre la Hongrie en finale.
Que dire de Heidenheim ? Ce fut un week-end d’épanouissement. Nous avons un super groupe en Suisse, avec beaucoup de jeunes très prometteurs et une ambiance de travail très saine. Avec l’impulsion d’un nouvel entraîneur, nous avons exprimé une escrime dynamique et conquérante. Il y avait beaucoup de joie lorsque nous avons décroché la médaille de bronze face à la France. C’est une première récompense sur le circuit qui valorise tout le groupe, et je me réjouis de remettre ça le plus tôt possible.

Vous l’avez compris, Hadrien Favre est un escrimeur haut en couleur. Avec talent et passion, il conjugue famille et escrime pour bâtir un avenir prometteur. Nous lui souhaitons d’ores et déjà la plus belle des carrières et de décrocher les sommets avec son épée et ses futurs adversaires.
Texte : Stéfanie Rossier
Photos : Archives Hadrien Favre