Le babyfoot, souvent relégué au rang de simple loisir de bistrot, est bien plus qu’un jeu pour certains passionnés. Gilles Perrin, triple champion du monde, incarne cette transformation du football de table en sport à part entière.
Avec un parcours jalonné de succès, il prouve que cette discipline exige engagement, technique et rigueur, loin des clichés. Découvrez l’univers de cet athlète hors normes, pour qui le babyfoot est une véritable vocation.
Né pour jouer au babyfoot
On pourrait croire que Gilles Perrin est né dans un babyfoot, quelque part dans le Val d’Illiez. Dès son plus jeune âge, cette figure du football de table baigne dans cet univers : son père et d’autres membres de sa famille sont eux-mêmes des passionnés. Chaque dimanche, après la messe, le but n’était pas de rentrer immédiatement à la maison, mais d’atteindre le babyfoot du bistrot le plus proche.
Un adolescent captivé et déterminé
Dès l’enfance, puis tout au long de son adolescence, Gilles se passionne pour ce jeu, au point d’y consacrer des heures chaque jour, parfois jusqu’à quatre heures d’affilée. Avec le temps, le jeu devient un sport et, pour Gilles Perrin, une carrière de champion. Son premier tournoi en compétition a lieu à 15 ans, et depuis, il enchaîne victoires et titres.

Le football de table : des bistrots aux compétitions internationales
Aujourd’hui, Gilles est triple champion du monde de football de table, un titre qui lui a permis de voyager à travers l’Europe et de représenter la Suisse au plus haut niveau. Mais pour atteindre ce sommet, le chemin a été ardu, jalonné d’entraînements intensifs de quatre heures par jour. Depuis quelques années, le football de table s’est structuré à l’international grâce à des fédérations et des compétitions officielles.
Les techniques avancées du football de table
Mais en quoi le babyfoot peut-il être considéré comme un sport ? Pour les joueurs aguerris, la réponse est claire. Le babyfoot ne se résume pas à faire avancer les barres au hasard. Parmi les techniques de tir, le fameux snake shot est l’une des plus spectaculaires. Cette technique consiste à enrouler la barre avant de libérer un tir rapide et précis, difficile à contrer pour l’adversaire.

Un entraînement rigoureux
Ces techniques ne sont pas innées ; elles nécessitent des heures de pratique, une coordination aiguisée et une gestion efficace du stress en compétition. Le babyfoot exige une grande capacité de concentration, une bonne gestion de la pression et un contrôle total de ses gestes. Comme dans tout sport de haut niveau, un champion de babyfoot comme Gilles suit une routine d’entraînement intense.
Flash 2000 : un héritage familial
La passion de Gilles pour le babyfoot ne se limite pas à son talent de joueur. En 1991, il rejoint l’entreprise fondée par son père, Flash 2000, à Collombey-Muraz. Spécialisée dans la vente de babyfoots, jeux de fléchettes et autres jeux de divertissement pour bars et restaurants, cette société familiale reflète l’engagement des Perrin pour ces jeux de bistrot devenus aujourd’hui des activités de compétition.
Une passion guidée par l’esprit de compétition et le partage
Pour Gilles, cette passion est aussi une affaire de rencontres et de partage. Quand on lui demande ce qui le motive à continuer, même après des années de compétitions et de succès, il répond avec un sourire : « Dans le monde du babyfoot, tout le monde se connaît. J’aime la rivalité, l’esprit de compétition, et le fait de retrouver des visages familiers à chaque tournoi. »

Le babyfoot : un sport à part entière, bien loin des clichés
Ainsi, le football de table, bien plus qu’un simple passe-temps, est devenu un sport à part entière pour des compétiteurs comme Gilles Perrin. Loin des clichés du jeu de bistrot, ce sport exige des qualités mentales, des réflexes aiguisés, une technicité avancée et une grande discipline. Le babyfoot, devenu sport international, continue de séduire un public toujours plus large, trouvant en Gilles Perrin une figure inspirante et passionnée, incarnant la tradition et l’évolution de ce sport singulier.
Texte : David Merken
Photos : Archives Gilles Perrin