Du gazon aux bulles, un parcours de résilience.

Maxime Schertenleib, né en 1997 à Lausanne, dans le canton de Vaud, a grandi avec une passion dévorante : le football. Comme beaucoup de jeunes garçons, il rêvait de devenir footballeur professionnel.
Pendant son enfance et son adolescence, le ballon rond rythmait son quotidien, mais à l’âge de 13 ou 14 ans, une prise de conscience l’éloigne progressivement de ce rêve. Aujourd’hui, illustrateur indépendant, il raconte son parcours dans un ouvrage intitulé « Arrêt de jeu », publié par la maison d’édition La Boîte à Bulles.

Une dissonance avec le discours guerrier.

Maxime se souvient du moment où il a commencé à se sentir en décalage avec ses coéquipiers. Au sein des vestiaires, l’atmosphère prenait souvent une tournure belliqueuse. Les métaphores guerrières étaient légion, et parfois empreintes de violence. Il raconte : « Quand on échangeait individuellement, il n’y avait pas plus d’intolérance que dans d’autres contextes. Mais dès qu’on était en groupe, surtout dans les vestiaires, un discours violent et intolérant surgissait naturellement, comme une norme. »  

Cette ambiance, qui n’était pas perçue comme toxique par la plupart, devenait la règle. Pour certains, le football représentait le dernier bastion d’une guerre socialement acceptée. Ils prenaient ces métaphores guerrières au pied de la lettre, manifestant une violence réelle sur le terrain.

Un choix impossible : conformisme ou renoncement.

Face à ce constat, Maxime s’est interrogé sur ce qu’était réellement le football. « Est-ce un simple jeu de ballon à partager, dans le respect de l’adversaire, ou bien une guerre tolérée avec d’énormes enjeux financiers ? »  

Pour lui, la réponse ne laissait pas de place au doute. Un jeune qui aspire à devenir professionnel n’a pas de véritable choix. Soit il entre dans le moule et adopte la mentalité de « détruire » l’adversaire, soit il renonce à son rêve. Vers 15 ou 16 ans, ce sont même certains entraîneurs qui encourageaient cette agressivité, allumant la mèche d’un discours intolérant et belliqueux.

Le fair-play, un discours en façade.

Maxime a constaté que le discours sur le fair-play n’était que de façade dans certaines structures, particulièrement dès que les enjeux s’élevaient. La politique publique prônant le respect et la tolérance se diluait face à la pression des résultats. « Le discours du fair-play n’est pas celui qui fait gagner des matchs, donc il n’est pas valorisé », confie-t-il.  

Ce décalage entre les valeurs prônées et la réalité vécue l’a poussé à prendre du recul. Contrairement à la plupart de ses coéquipiers, Maxime avait d’autres centres d’intérêt, ce qui lui a permis de ne pas être totalement aspiré par cette mentalité.

L’isolement et la décision d’arrêter.

« Vers 16 ou 17 ans, je me suis rendu compte que je n’avais plus grand-chose en commun avec ces gens », se souvient Maxime. « Je n’avais rien à leur dire. Je me sentais seul, isolé. »  

En juin 2017, il prend la décision radicale d’arrêter le football de haut niveau. Un choix difficile, mais nécessaire pour son équilibre personnel.

Une reconversion dans l’illustration.

Après cette rupture avec le football, Maxime se tourne vers une autre de ses passions : l’illustration. Il entame un cursus de quatre ans en communication visuelle et illustration à Genève, qu’il complète en 2022 par un Master en bande dessinée à Bruxelles. Depuis 2022, il est illustrateur graphiste indépendant et collabore avec diverses institutions publiques, hautes écoles, universités, médias et marques de montres.  

Ses clients viennent à lui via son site Internet et le bouche-à-oreille. C’est avec cette nouvelle casquette qu’il décide de mettre son expérience au service d’un projet de livre.

« Arrêt de jeu » : un témoignage illustré.

Dans « Arrêt de jeu »  Maxime raconte son parcours et partage son regard critique sur le monde du football, notamment sur la place des discours guerriers et intolérants dans ce sport. À travers ses illustrations, il met en lumière le fossé entre la passion pour le jeu et les dérives qu’il a observées au fil de son adolescence passée au sein de différentes équipes de football  en Suisse.  Le projet, accepté et édité par La Boîte à Bulles, un éditeur français sis à Saint-Avertin dans le département d’Indre-et-Loire, en région Centre-Val de Loire, est à la fois un témoignage personnel et un plaidoyer pour un retour aux valeurs fondamentales du sport : le respect de l’adversaire et la tolérance.

Avec ce livre, Maxime Schertenleib marque un arrêt définitif sur le terrain, mais continue à jouer avec ses crayons, en illustrant un message fort sur le sport et la société.

Texte : David Merken

Photos : Maxime Schertenleib

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