D’origine française et installé en Suisse, ce jeune athlète a la soif de courir et de se surpasser. Passionné plus que jamais, Dorian Marchal s’est prêté au jeu des questions réponses.
Dorian, parlez-nous de vous, de votre parcours sportif.
Plus jeune, j’ai toujours pratiqué un peu de sport, mais pas de course à pied, ni d’endurance, j’avais des soucis d’asthme à l’effort, étant né prématuré, qui ne m’aidait pas. J’ai essayé le triathlon à 13 ans après avoir été émerveillé par les JO de Pékin, au rythme d’un entraînement par semaine où j’enchaînais dans l’après-midi vélo/course puis natation.
J’ai arrêté au bout d’un an et repris plus sérieusement à 16 ans, avec cette fois un groupe de jeunes de mon âge, en passant de 2 à 5 entraînements par semaine.

Photo : Margaux Le Map
À 17 ans, j’ai commencé à faire des compétitions de duathlon et de triathlon et j’y ai pris goût. En arrivant en Suisse, je me suis inscrit dans un groupe de demi-fond, car la course était mon sport préféré des trois. J’ai continué le triathlon encore 1 an avant de me blesser bêtement au ski, puis d’enchaîner entre blessures et maladies pendant 2 ans, avec très peu de sport jusqu’à mes 21 ans.
Je cours et, en parallèle, je coach aussi un groupe de l’UNIL / EPFL.
En 2017, j’ai enfin pu reprendre la course régulièrement, principalement en montagne, car je souffrais moins de mes tendons d’Achille. J’y ai vraiment pris goût, car les chemins de montagne en Suisse sont exceptionnels et je me suis orienté vers des courses de trail.
En parallèle, j’ai coaché le groupe de course universitaire UNIL/EPFL et cette régularité à l’entraînement combinée à la bonne ambiance universitaire a vraiment contribué à ma progression et j’ai commencé à gagner des courses dans la région. Depuis 7 ans, donc j’alterne entre trail l’été et course sur route l’hiver, je fais aussi un peu de vélo et du ski de fond/ski rando l’hiver. Aujourd’hui, je fais du sport tous les jours, avec une moyenne de 10 h par semaine.

Photo : Philippe Reiter
Pourquoi avoir quitté la France pour la Suisse ?
J’ai grandi à Paris dans un environnement très urbain, j’ai toujours été attiré par le sport et la montagne très jeune, c’est là où je me sentais le mieux. Les circonstances ont fait que j’avais entendu parler de l’EPFL au lycée (Gymnase) et mes parents m’ont aidé à aller m’installer en Suisse pour poursuivre mes études universitaires à l’EPFL, il y a maintenant plus de 11 ans.
Durant votre carrière sportive quelle a été votre plus belle course ?
La plus belle en termes de parcours est probablement la finale des Golden Trail Series sur cinq étapes à Madeire (île au large du Portugal) en 2022 ; la plus belle en termes de performance est probablement ma victoire au marathon de Davos cette année et la plus belle en termes d’émotions a été une victoire partagée à Tourrettes-sur-Loup avec Yohan Viani en 2017 ou celle en duo avec mon épouse Charlotte au Duo Etoilé à Chamonix en 2018. Ce genre de courses où tu te rends compte que le plaisir est toujours plus intense quand il est partagé.

Photo : Jacques Vacheron
La course de rêve qui manque à votre palmarès , cest laquelle ?
Il y en a beaucoup (rires). Si je ne devais en citer qu’une seule, je dirais l’OCC (Orsières-Champex-Chamonix). Une course qui relie la Suisse à la France avec un parcours très varié et probablement un des plateaux élites les plus relevés. Mais il faudrait que les astres s’alignent pour que je la gagne !
Pourquoi courez-vous ? Pour le plaisir, la compétition ou les résultats ? (Ou les 3)
J’adore la sensation de courir. Il y a une espèce de fluidité presque mystique, on rentre dans un flot très agréable. Quand je cours, je vis pleinement. J’ai un côté très compétitif, mais j’irai toujours sacrifier mon entraînement ou un bon résultat pour une journée en montagne dans des lieux magnifiques !

Photo : Anthony Felber
Quels sont vos futurs projets ?
Je vais devenir papa au printemps, c’est un beau projet (rires). Mes objectifs sportifs pour 2025 sont d’aller aux championnats du monde de trail à Canfranc (dans les Pyrénées en Catalogne) avec l’équipe de Suisse en septembre et de marquer des points pour une sélection aux championnats d’Europe de marathon (sur route) dans le futur. J’aimerai aussi qu’on continue d’apprécier mon travail à Quantis (Renens) , car je reste un sportif amateur et je dédie chaque semaine 4 fois plus de temps à mon travail qu’à mon sport.
Comment voyez-vous votre carrière dans 10 ans ?
Je suis quelqu’un de très optimiste, donc je pense que je serai un peu meilleur qu’aujourd’hui, avec peut-être quelques sélections nationales à mon actif et j’espère au moins une médaille par équipe !
Dorian Marchal en 3 mots ça ressemblerait à quoi ?
Enthousiaste, instinctif & empathique.
Texte : Stéfanie Rossier
Photos : Haut de page Mathis Decroux