Diana Chabron, une entraîneuse de Judo à la passion communicative

« Dans le judo, par politesse et par respect, on ne refuse pas un combat. C’est une règle. Comme je pense que dans la vie, on ne peut pas refuser les situations qui s’offrent à nous. »

Diana Chabron laisse momentanément ses élèves en compagnie de son co-entraîneur pour me recevoir dans la cuisine du dojo. Elle est présidente de l’École de Judo de Collombey-Muraz (EJCM), un club riche d’une longue histoire, fondé en 1977 par Michel Vejvara.

Vingt ans plus tard, la jeune Diana arrive de Lausanne. Elle est alors ceinture orange et rejoint l’EJCM comme élève. Mais l’histoire du club est marquée par des épisodes tragiques : en 2001, son fondateur décède, suivi en 2010 par Grégoire Baudin, pilier central de l’école et vice-président de l’Association valaisanne de judo.

À 21 ans, elle prend la direction du club de Collombey-Muraz

À seulement 21 ans, Diana se retrouve devant une école décapitée. Elle décide d’en assumer la direction. « Soit je donne un coup de main, soit j’accepte de regarder le club s’effondrer. Alors, j’ai choisi d’y aller, et d’y aller à fond ! »

Aujourd’hui, l’école forme une centaine d’élèves âgés de quatre à vingt ans, avec une proportion de 70 % de garçons. Mais il n’y a pas d’âge pour débuter le judo : des adultes novices sont aussi initiés, en commençant par du judo au sol avant d’apprendre progressivement les chutes.

Grâce à une bonne couverture médiatique et aux réseaux sociaux, l’école attire de nombreux débutants. Malgré la concurrence du football, les cours sont pleins, au point que l’EJCM doit parfois refuser de nouveaux élèves.

Des résultats impressionnants

L’année 2019 a été particulièrement faste, avec six titres de champions suisses en U18 et U21 pour huit participants. Depuis, l’EJCM fournit chaque année un à trois champions suisses. Certains jeunes judokas se distinguent également sur la scène européenne et mondiale, à l’image de Stevan Maitin, 5ᵉ au Championnat d’Europe U21 et sélectionné pour les Championnats du monde en octobre dernier.

Les plus jeunes voyagent aussi avec Diana, qui accompagne les 12-13 ans en Belgique, aux Pays-Bas, en France ou en Allemagne. Et ils gagnent ! Diana attribue ce succès à l’envie et à la passion, plus qu’au talent seul.

« Michel Vejvara a formé énormément de bons judokas. Il était passionné, il respirait judo, il vivait judo. J’ai suivi ses traces. Je suis ici tous les jours, je donne entre douze et quatorze entraînements par semaine, et je suis en compétition quarante-cinq week-ends par an. »

Une passion communicative

Mais le judo, ce n’est pas que la compétition. L’art de la maîtrise de soi et le respect des autres sont inculqués dès le plus jeune âge.

Chaque entraînement commence par une salutation au tatami, pour exprimer son respect envers la salle. Dès quatre ans, dans les cours de baby-judo, les élèves apprennent à saluer leur partenaire, d’abord avec la main, puis à genoux comme des judokas. Politesse, partage, respect et contrôle de soi sont des valeurs fondamentales sur le tatami. Elles aident aussi à gérer la frustration des échecs, tant en compétition que dans la vie.

Pour Diana, le judo est une véritable école de vie : « Un judoka va tomber, mais il va se relever. Dans la vie aussi, on tombe plusieurs fois et on se relève. » Ces valeurs font écho à la culture orientale et japonaise. Les élèves, souvent passionnés par cette culture, apprennent aussi l’histoire du judo. Les deux katanas exposés derrière Diana en sont une belle illustration.

Aussi présidente de l’Association valaisanne de Judo et Ju-jitsu

En parallèle, Diana est présidente de l’Association valaisanne de Judo et Ju-jitsu (AJJV), qui réunit les clubs lors de manifestations comme les Championnats valaisans par équipes. L’association organise les Championnats romands tous les six ans, des cours techniques et subventionne les athlètes aux bons résultats, tout en soutenant les clubs locaux.

Diana peut aussi compter sur l’aide des autres entraîneurs de l’école et des jeunes champions suisses, qui reviennent régulièrement donner des entraînements aux plus petits. Une fidélité qui illustre les belles valeurs de ce sport.

Laissons la conclusion à Diana : « Oui, je suis une bonne capitaine, mais j’ai de bons matelots avec moi dans le bateau ! »

Texte : Gilles Scherlé
Photos : Archives EJCM

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