A 19 ans, Chloé Rabac est championne Suisse U20, elle a décroché la médaille d’argent du relais 4x100m aux championnats du monde U20 à Lima au Pérou et détient les records suisse du 50m et du 60m indoor U20.
La tête dans les étoiles mais les pieds sur terre elle nous parle de sa carrière pro et pas que.
Bonjour Chloé parlez-nous de votre carrière professionnelle comment tout a débuté ?
Bonjour ! Depuis petite j’ai pratiqué beaucoup de sports différents et avec tout ça je me suis construite très jeune un physique assez musclé. Rapidement j’ai reçu certaines moqueries sur mon physique, rien de trop méchant mais suffisant pour me donner l’envie d’y remédier. En discutant avec mes parents l’idée de faire un peu de course d’endurance histoire d’affiner ma silhouette est ressortie. Dans la même période j’avais un cousin qui était l’entraîneur du groupe de demi-fond du CA RIVIERA, c’était alors l’occasion de commencer.
Ainsi à l’âge de 13-14ans j’ai commencé à m’entraîner une fois par semaine avec ce groupe. L’ambiance était vraiment top, le groupe super sympa mais le contenu de l’entraînement ne me parlait pas. Je ne m’amusait pas vraiment à faire de l’endurance alors un jour, une de mes collègues d’entrainement m’a proposé d’aller essayer avec les sprinters. De fil en aiguille tout s’est enchaîné et j’ai pu intégrer officiellement le fameux groupe des sprinters autour d’avril 2020.
J’ai donc commencé avec deux entraînements spécifiques de sprint par semaine et j’ai immédiatement accroché, je pense que la dynamique me correspondait plus. Petit à petit j’ai augmenté le nombre d’entraînements pour m’y consacrer au maximum et ainsi le 1er mai 2021 me voilà sur la ligne de départ pour mon premier 100m en compétition !!
Par la suite, j’ai l’impression que tout s’est enchaîné très (presque trop) vite. Je fais ma première médaille en championnats suisse dès ma première saison de compétition et je visais déjà les championnats d’Europe U18 pour l’été 2022 (une blessure l’empêchera d’ailleurs d’atteindre cet objectif).
Et voilà, depuis je n’ai rien lâché et aujourd’hui je vis un vrai rêve de petite fille, avec des expériences de dingue et des souvenirs toujours plus inoubliables.
Comment s’est passée votre intégration au CA RIVIERA ? Dur ou assez facile ?
Honnêtement ça n’aurait pas pu mieux se passer, ça a sûrement été un peu plus facile car quand je commence dans l’endurance c’est mon cousin qui se trouve être l’entraîneur alors j’ai pu être plus facilement à l’aise à mon arrivée.
Le vrai challenge c’est quand je suis entré dans le groupe de sprint, c’était un groupe constitué uniquement d’une petite dizaine de garçons plus âgés que moi, j’avais 15 ans et eux plutôt 18-20 voir plus. Je me rappelle d’ailleurs que pour mon premier jour le coach m’avait donné le mauvais horaire et j’étais arrivée avec 30 minutes de retard, vous imaginez bien qu’avec ça ils ont tous pu bien me taquiner dès mon arrivée, et moi qui était tellement stressée d’intégrer ce groupe holalala ! Mais après, tout s’est déroulé au mieux et c’était même vraiment un groupe plus qu’exceptionnel, je les remercie encore pour tout ce qu’ils m’ont appris.
Est-ce que vous vous êtes dit un jour, j’ arrête et je passe à autre chose ?
Honnêtement, jamais. Depuis petite, j’ai toujours rêvé de ce monde de sport à haut niveau. Mon grand-papa a lui-même été footballeur professionnel en ex-Yougoslavie, en quelque sorte il m’a montré que ça n’arrive pas qu’aux autres, que c’est quelque chose de réalisable.
Je me suis essayée à beaucoup de sports différents comme le tennis, la natation, la danse, la gymnastique, mais tout ça sans jamais vraiment trouver ma voie. Ce n’est que tardivement que je me suis essayée au sprint, alors sincèrement, depuis que ma vie a pris cette direction qui me fait tant rêver depuis petite, je ne me vois pas et ne me suis jamais imaginée arrêter. Au contraire, j’aime me projeter et rêver très grand.
Votre kiff c’est d’être athlète en Suisse ou à l’ international ?
Porter le maillot rouge à croix blanche c’est ce qui me fait le plus frissonner je crois. C’est peut-être un peu bateau mais je crois que j’ai tellement rêvé de pouvoir concourir à l’international que maintenant c’est là que je me sens à ma place. Participer à des championnats d’Europe ou du Monde ça a vraiment été des moments, des émotions, des sensations inexplicables, je n’attends qu’une chose, c’est d’y retourner !
Votre palmarès est juste incroyable à votre âge ! Ça fait un peu peur ou au contraire c’est stimulant ?
Un peu des deux peut-être. Dans mes premières années j’ai connu une grosse montée en puissance et j’ai rapidement atteint de gros résultats. Avec tout ça, c’est vrai qu’au début j’ai eu tendance à me mettre un peu la pression. Je ne voulais pas décevoir mais je voulais surtout montrer que ce n’était pas un coup de bol, que j’avais vraiment du niveau.
Aujourd’hui, j’aimerais voir tout ça avec une autre mentalité, je me projette et j’aime que mes résultats me tirent vers le haut. Si j’ai réussi à accomplir tout cela jusqu’à maintenant, qu’est ce qui m’attends pour la suite ? Je veux faire encore mieux, courir toujours plus vite, et mes premiers résultats sont une base solide pour me projeter vers mes rêves les plus fous !
Quels sont vos autres loisirs favoris ?
A côté de l’athlétisme, je suis une grande passionnée d’équitation. Aujourd’hui, évidemment je prends un maximum de précautions lorsque je suis à cheval car je ne peux pas me permettre une chute ou un n’importe quel autre type d’accident. Mais malgré tout, monté à cheval c’est mon truc à moi. J’y vais environ une fois par semaine et ça me permet de me vider la tête.
Quels sont vos objectifs et vos projets pour votre avenir pro ?
Actuellement, je suis en première année U23, alors à court terme, je vise les championnats d’Europe U23 à Bergen en juillet 2025. En même temps j’aimerais me faire, petit à petit, ma place dans l’équipe de relais élite et également réussir à me qualifier gentiment en individuel dans des compétition de niveau élite pour qu’à la fin de mes années U23 je sois une élite confirmée. 😉
Mais mon rêve et objectif ultime serait de pouvoir dire que je suis sportive professionnelle. Que mon sport soit mon unique activité professionnelle et que je puisse en vivre un jour peut-être.
Chloé Rabac en 4 mots ?
Pour répondre, j’ai posé la question à des proches et voilà ce qu’il en ressort :
Compétitrice,
Dévouée,
Motivée++,
Solaire.
Texte : Stéfanie Rossier
Photos : Chloé Rabac