Passionné de course à pied depuis l’adolescence, Augustin Genoud a marqué le paysage sportif valaisan à sa manière : discrète, engagée, humaine.
Coureur, entraîneur, organisateur ou encore commentateur, il a consacré plus de 50 ans à faire vivre ce sport en dehors des sentiers de la performance. Augustin Genoud a passé sa vie à courir. Non pas après les honneurs ni les records, mais pour le plaisir et le partage. Né en 1953 dans le Val d’Anniviers, cet enseignant à la retraite a consacré plus de cinq décennies à la course à pied, qu’il a pratiquée, transmise et animée avec passion.

Je suis en bas à gauche avec une équipe de mon groupe et avec Maryam Jamal (en bas à droite) qui deviendra championne olympique du 1500 m aux JO de Londres en 2012.
Le virus de la course à pied transmis par un professeur de gymnastique
Adolescent, il quitte son village natal pour suivre sa scolarité au collège à Sion, en pensionnat. C’est là qu’un professeur de gymnastique, M. Fournier, l’encourage à découvrir la course à pied.
Le déclic est immédiat. « Je me suis pris de passion pour ce sport », confie-t-il. C’est ainsi qu’en 1969, il rejoint un club local, avec des départs d’entraînement toujours fixés à l’Ancien Stand. « Cette activité me permettait de m’évader de mon quotidien d’interne », se souvient-il. Et il n’a plus jamais arrêté.
Des études à Lausanne, des marathons en Alsace
S’il poursuit des études supérieures à Lausanne puis Fribourg pour devenir enseignant de mathématiques, sa passion pour la course ne s’essouffle pas pour autant. Il court régulièrement, mais garde ses distances avec la compétition. « Ce que j’aime, c’est le côté convivial, le plaisir d’être ensemble. La performance ne m’intéresse pas vraiment. » Néanmoins, Il réalise quelques exploits personnels : un marathon couru en 2h40 dans une commune alsacienne, et un temps de 3h02 sur la mythique Sierre-Zinal en 1976.

passage au-dessus de l’hôtel Weisshorn en 1976, lorsque j’ai couru Sierre-Zinal en 3 h 02’
Transmettre plutôt que performer
En 1980, fraîchement installé au cycle d’orientation de Savièse comme enseignant, Augustin Genoud lance un club de course à pied à Sion. Deux fois par semaine, il entraîne un petit groupe de coureurs, toujours depuis l’Ancien Stand. « Mon objectif était simple : partager mes connaissances et créer un cadre agréable. » L’ambiance est détendue, loin des logiques de performance. « C’était une belle manière de passer du temps ensemble, en mouvement. » En 1997, il rejoint un club de marche, au sein duquel il crée une section course à pied : Le 13 Étoiles. Entre 10 et 30 personnes participent régulièrement aux sorties hebdomadaires.
Organisateur et voix du sport valaisan
En 1999, Augustin Genoud se lance dans l’organisation du championnat suisse de course de montagne, entre Sion (Les Îles) et Haute-Nendaz. L’événement rencontre un franc succès. « Je voulais quelque chose de simple, accessible, sans pression. Juste le plaisir de courir ensemble. » Il met aussi en place une activité extrascolaire pour ses élèves de Savièse, leur proposant la course comme un moment libre, sans obligation : « Tu viens quand tu veux », résume-t-il, fidèle à sa philosophie.

avec mon épouse lors du souper de notre club en 2006
Au fil des années, il devient aussi une voix familière des courses valaisannes, commentant plus d’une centaine d’événements, dont Sierre-Zinal ou Thyon-Dixence.
50 ans de course, une retraite active En 2019
Après 50 ans de course à pied, Augustin Genoud décide de raccrocher les baskets. Mais pas question de rester immobile : il continue à marcher régulièrement. À la retraite depuis plusieurs années, il reste une figure incontournable du sport populaire valaisan. Un homme de terrain, humble et passionné, qui a su faire de la course un art de vivre.
Texte : Olivia Zufferey
Photos : Archives Augustin Genoud